Le Comité National de la Transition ( CNT ) a initié deux jours de symposium, du 21 au 22 Février 2023 à l’hôtel Riviera Royal de Kaloum. Quatre principaux points étaient à l’ordre du jour : le droits et libertés fondamentaux, inclusion et personnes marginalisées, organisation et l’équilibre des pouvoirs publics, organisation administrative et système juridictionnel et le système électoral et référendum.
Dans un discours détaillé, le président du CNT, Dr Dansa Kourouma, nous avons pu recouper quelques thématiques illustratives.
« Ce symposium a été précédé par la tournée de consultation des populations des 33 préfectures, 6 communes de Conakry, sur leurs attentes, aspirations, et préoccupations en lien avec la Transition, notamment le CNT. Cette consultation a mis en exergue, une panoplie de préoccupations : la nécessaire réorganisation du paysage politique autour d’idéologies politiques majeures qui résisteraient à l’ethnocentrisme et limiteraient la prolifération anarchiques de partis politiques ; la réorganisation des pouvoirs publics : un présidentialisme modéré, un pouvoir législatif représentatif de la diversité politique et socio-régionales et un pouvoir judiciaire renforcé et exsangue de toutes influences négatives des autres pouvoirs), pour renforcer non seulement leur indépendance, mais aussi et surtout leurs interactions autour de leurs missions républicaines ; la décentralisation achevée jusqu’au niveau régional, basée sur une réelle autonomie des collectivités, l’indépendance et la primauté de la justice comme vectrices de la réconciliation et de la bonne gouvernance. Le symposium, dans sa conception idyllique, est l’étape d’éclairage conceptuel et académique du Constituant qu’est le CNT, par une expertise académique nationale et internationale, sur l’historique du Constitutionnalisme guinéen, les choix en termes de politiques et de pratiques constitutionnelles, les relations entre les pouvoirs et le mécanisme de dévolution du pouvoir. Le Débat d’Orientation Constitutionnel, consécutif au symposium, sera un moment privilégié de dialogue citoyen inclusif et d’échanges constructifs sur la consubstantialité ‘’République – Nation – Etat”, qui doit être perçue et vécue, à l’évidence, comme une réalité concrète, gage de l’unité nationale, de la cohésion sociale et du renforcement du lien ombilical de chaque citoyenne et citoyen guinéen avec la mère patrie. En termes clairs, le Débat d’Orientation Constitutionnelle est un dialogue instauré directement entre les Conseillers nationaux et les acteurs majeurs du processus dans une solennité républicaine : Coalitions politiques, les organisations de la Societe civile, les légitimités traditionnelles, Chefs religieux, l’Administration publique, les autres Institutions Républicaines, etc. Le Symposium, dont nous ouvrons les travaux, constitue une étape, pour chaque Conseiller National, de se livrer à une introspection profonde, lui permettant d’apprécier son arrimage à l’esprit et à tout le contenu de notre mission Républicaine, conformément aux dispositions de la charte de la transition. La Charte de la transition éclaire la transition, comme les mouvements de liberté et de construction d’une nation, à travers les temps et les pays, revêtent la même forme : l’instauration et le respect de la loi, qui concrétise les garanties d’exercice et de jouissance des libertés et des droits. En démocratie, on ne peut pas gouverner par le monologue et le monolithisme. Le pluralisme et la diversité adossés à la règle de droit sont le ciment de la République et le ferment de l’inaltérabilité des règles et de l’unité nationale. On a conséquemment l’obligation morale, impérieuse et permanente de respecter les lois du pays, de procéder par la transparence, l’alternance démocratique, l’exercice de toutes les libertés et la jouissance de tous les droits. La redevabilité et l’équilibre des pouvoirs forment l’essence et le fondement même de la démocratie. C’est pour cette raison impérative, comme l’ont éloquemment soulignés les précédents intervenants, que ce Symposium sera suivi de séances consacrées au Débat d’Orientation Constitutionnelle, à l’occasion desquelles seront invitées, inclusivement, donc sans exception, toutes les composantes de la nation. Nous espérons qu’il n’y aura ni résistance, ni absence de quelque organisation ou coalitions d’organisations que ce soit », a-t-il martelé
Quant au président de la transition Colonel Mamadi Doumbouya, a dans son allocution, a mis en garde tous les membres du CNT sur la crédibilité de la constitution.
« Que la constitution ne soit pas écrite par une personne et surtout que la constitution ne soit pas écrite sur les yeux pour des partis politiques ou une personne politique. C’est pourquoi nous avons dit dès le début que nous allons organiser et réussir la transition mais nous ne ferons pas parties de l’après transition. Le message est clair et ça doit l’être », a déclaré le Colonel Mamadi Doumbouya.
Poursuivant, le président a aussi instruit les membres, d’être sincères et honnête pour rédiger la nouvelle constitution qui va être l’émanation de tout le peuple de Guinée « le CNT le rédigera mais c’est au peuple de Guinée qui adoptera la constitution par référendum. Et ça, pour nous c’est clair. (…). Nous allons faire une constitution qui résistera au temps et qui pourra être fructueuse pour nos enfants. Nous ne ferons pas parties de l’après transition, donc il est important de prendre en compte toutes les questions qui se posent et de trouver la solution adéquate. Une solution qui pourra être la solution à la guinéenne. Il ne s’agit pas de prendre les constitutions, les photocopiées pour écrire une autre constitution. Je pense qu’il réfléchir sincèrement entre vous et Dieu. C’est-à-dire les enfants qui viendront ça doit être fructueuse à eux. Puisse ça ne sera pas que pour nous. Parce que nous allons tous disparaître. Ce qui restera et qui résistera au temps c’est notre pays », a conclu le Président de la transition.
François Lelano 621498176