La situation factuelle de l’Afrique est à l’effet que le continent noir dispose
aujourd’hui d’une force de frappe démographique de 1.4 milliard d’habitants, en pleine progression pour un pique projeté de 2,1 milliards de personnes en 2050 et 3,9 milliards en 2100, d’après le scénario de l’Institut national d’étude démographiques (Ined) des Nations unies. La population actuelle de l’Afrique est
nettement en deçà des capacités d’accueil géographique du continent de 30,37
millions de Km2, comparativement à la Chine, qui avec seulement 9,597 millions
de km2, affichait une population de 1,412 milliard d’habitants en 2021, et de
l’inde qui concentre 1,408 milliard d’habitants en 2021, sur la modeste superficie
de 3,287 millions de km2.
L’Afrique est donc sous-peuplée et son sous-peuplement est un acte délictuel
délibéré décrété parfois par l’Église catholique, à l’image de cette bulle papale du
8 janvier 1454 à travers laquelle, le souverain pontife Nicolas V fait participer la
chrétienté à la production d’une idéologie de légitimation de l’esclavage et le
commerce des Africains, en plus de bénéficier directement du partage du butin
de cette prédation.
Le Dieu vivant des catholiques offre (dans ses propres mots), à ses sujets européens la « faculté pleine et entière d’attaquer, de conquérir, de réduire et de soumettre tous les Africains, païens où qu’ils soient, leurs
royaumes, duchés, principautés, domaines, propriétés, meubles, et immeubles,
tous les biens par eux détenus et possédés, de réduire leurs personnes en
servitude perpétuelle, de faire servir à usage et utilité ces dits royaumes, duchés,
contrés, principautés propriétés, possessions et biens de ces infidèles
Africains ».
Aux conséquences de cet état d’esprit blâmable s’ajoutent les épouvantables
ravages du dépeuplement de l’Afrique par l’esclavage arabo-musulman. Les
deux esclavages dureront du IX e au XIX e siècle. Les esclavages judéo-chrétiens
et arabo-musulmans feront des centaines de millions de victimes, puisque selon
les recherches de l’historienne et épouse du savant Sénégalais Cheick Anta
Diop, la française Louise-Marie Diop-Maes, l’Afrique n’était pas sous-peuplée par
rapport à l’Europe et à l’Asie méridionale depuis la préhistoire jusqu’au XVI e
siècle de notre ère. Dans son ouvrage intitulé « Afrique Noire : démographie, sol
et histoire », l’historienne soutient que l’Afrique avait une population de 600 000
millions d’habitants à l’arrivée des esclavagistes européens.
La renaissance démographique de l’Afrique est donc un impératif pour sa
souveraineté pleine et entière et son développement. Cette magnifique
dynamique démographique n’est pas représentée au Conseil de Sécurité des
nations, alors qu’elle suscite la hantise, la colère, la jalousie, la répugnance
morale et l’hostilité des « partenaires et amis » de l’Afrique.
Ceux-ci concoctent en représailles, au vu et su de tous, des plans machiavéliques de dépeuplement de cette race noire nuisible et redoutée, plan dont la simple évocation vaut
aujourd’hui l’anathème et l’étiquette de la théorie du complot, pour ainsi
décrédibiliser toute critique rationnelle d’une réalité sordide dont l’évidence vous
pend au nez, à travers les actions du système des Nations unies et d’une
multitude d’ONG qui se présentent comme amoureux de l’Afrique en ayant dans
leurs valises des projets ahurissants de contrôle, de stabilisation et de réduction
de la population africaine via des plants naturellement séduisants de planning
familial.
L’offre politique internationale : Marine le Pen dans la barque
Les amis dits de l’Afrique discutent de la place du continent noir au Conseil de
sécurité de l’ONU. Pendant longtemps, il a été question de l’attribution à l’Afrique
d’un siège de membre permanent au Conseil de sécurité avec droit de veto. Nos
amis nous ont suggéré le nom du Nigéria en raison de sa puissance
démographique de 190 millions d’habitants, première économie africaine.
D’aucuns proposaient l’Afrique du Sud, en raison de la modernité de son
économie et la mixité de sa population. Depuis peu, une nouvelle donne s’ajoute
au débat. Il n’est plus question d’une présence unique au Conseil de sécurité. Il
est de plus en plus question d’une présence africaine bicéphale au Conseil de
sécurité de l’ONU. Et, comme nos « partenaires et amis » en ont la mesure, la
culture, la manière et surtout la volonté, le poignard de la division des Africains
est à nouveau ressuscité.
Au gré de leurs intérêts, du rayonnement de leur culture et langues, les « amis »
de l’Afrique l’orientent vers une discussion interne de choix de candidatures d’un
pays anglophone et d’un pays francophone. Un comportement raciste de
suprématie culturelle qui rappelle aux Africains que toute leur histoire, leur
diversité, et le poids économique et culturel de leurs différents pays s’effacent
devant l’impératif linguistique européen pour représenter le continent noir à
l’ONU.
Le nom du Sénégal est de plus en plus suggéré et l’on ne sait trop
pourquoi? En dehors de la place de meilleur valet du colonialisme français en
Afrique qu’il occupe depuis les indépendances factices des années 60, le
Sénégal n’a ni l’envergure, ni la démographie encore moins la puissance
économique pour prétendre à une représentation permanente de l’Afrique aux
Nations unies. Ça y est, le débat de la division du continent est lancé.
D’ailleurs le plus grand pays francophone du monde s’appelle la République Démocratique
du Congo (RDC). N’est-il pas curieux de s’intéresser au pourquoi ce géant au
pied d’argile n’est pas dans les projections?
La raciste en chef de la France, Marine Le Pen s’invite dans le débat du choix
des pays candidats de l’Afrique au Conseil de sécurité de l’ONU. La présidente
du Front national, aujourd’hui Rassemblement national, (parti fondé notamment
par des collabos et nazis français), en quête d’une image internationale, visite en
janvier 2023 l’enclos pénitentiaire en revendiquant pour le Sénégal, pays
francophone, un siège permanent au Conseil de Sécurité.
L’intellectuel panafricain Yamb Ntimba dénonce une comédie théâtrale de très mauvais goût.
Pour le Dr Ntimba, cette nouvelle facette de la doctrine de la politique africaine
de la France exhibait une comédie insipide, soporifique et agressive. L’ancienne
première ministre Sénégalaise et candidate à l’élection présidentielle de 2024,
Aminata Touré, a eu la dignité et l’honneur de s’indigner sur Twitter de la visite
de la suprémaciste en cheffe de la France dans la colonie. « Que vient faire au
Sénégal Marine Le Pen, qui incarne en France le racisme et la xénophobie depuis des décennies? En tant que militante antiraciste, je ne lui souhaite
absolument pas la bienvenue au Sénégal ».
Selon la raciste et xénophobe française, le Sénégal remplit tous les critères pour
occuper une place au Conseil de sécurité de l’ONU. Histoire peut-être de
renforcer la représentativité française, puisque la France n’a plus le luxe de
compter sur le vote de ses colonies à l’Assemblée générale de l’Organisation
des nations unies. Paradoxalement, Marine Le Pen appuie son argumentaire sur
cette démographie africaine qui la ronge tant.
«Pour améliorer la stabilité du monde, il faut cesser de dénier à l’Afrique, qui compte près d’un milliard et demi d’habitants, la place légitime qui doit lui revenir. C’est le seul moyen pour l’ONU de retrouver les voies d’universel et donc sa légitimité à dire le droit. Par esprit
de justice que rien ne serait pire aussi qu’un système onusien donnant le
sentiment d’une nomenklatura de puissants, il m’apparait évident qu’un
représentant de l’Afrique doit siéger comme membre permanent du Conseil de
sécurité. Le Sénégal doté d’une diplomatie rayonnante, pourrait assumer cette
charge si particulière».
Écrit-elle dans une tribune publiée dans L’Opinion le 16 janvier dernier. Sur une note personnelle, on se sent insulter par l’arrogance de Marine Le Pen et de tous ceux parmi ses semblables qui agissant comme à Berlin 1884/1885 parlent au nom de l’Afrique sans consulter les Africains.
Le malaise de la croissance démographique de l’Afrique
Toute la machine propagandiste des institutions de l’ONU et des officines des
États hostiles à la croissance de la démographie africaine, dissimulées dans des ONG participent à la bataille de leur survie.
Les organisations dépendant du système des Nations unies jouent un rôle essentiel dans la promotion des politiques de dépeuplement de l’Afrique, comme la Division de la population, le Fonds des Nations unies pour la population, le Programme des Nations unies
pour le développement, l’Organisation mondiale de la santé, l’Organisation
internationale du travail, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture. Sans
oublier le rôle financier de la Banque mondiale et celui insidieux des conseils du FMI. Ces institutions ont une réelle influence sur les gouvernements qui ne veulent pas agir.
Curieuse méthode, en réponse au déclin de la démographie et la dénatalité dans
les pays développés, plutôt que d’encourager leurs populations à se procréer,
ceux-ci décident plutôt de s’attaquer à cette Afrique qui pourrait un jour
demander des comptes, pour avoir été pendant plusieurs siècles violée,
esclavagisée, déshumanisée, chosifiée, génocidée, volée, extorquée, you name
it.
Pendant que la Chine, l’Inde, le Brésil ou le Nigéria démontrent que la puissance
économique a pour moteur une puissante croissance démographique, et que le
Gabon de son côté, qui jouit des mêmes atouts et richesses naturelles que le
Nigéria, fait la sinistre démonstration que le déficit de population freine l’accès à
la puissance économique, la communauté dite internationale se réinvente dans
les formules destinées à entuber les Afrique.
Il n’est pas exagéré de ressasser dans nos analyses ce procédé frelaté, régulièrement réchauffé, qui traverse les siècles et qui reste étonnamment extrêmement efficace en Afrique. Lorsque l’Europe pauvre et malade veut se faire une santé économique et se développer, après plusieurs siècles de pratique de l’esclavage, elle se réunit à Berlin
1884/1885 pour décider du partage des richesses de l’Afrique sans s’y livrer à
des guerres fratricides qui l’ont justement affaiblie en Europe.
La formule de la prédation, de la rapacité et de la fumisterie européenne s’appellera mission de civilisation et d’évangélisation, ce qui rendait le projet mortifère comestible pour les opinions publiques puritaines de l’Europe.
Au lendemain de la colonisation, la formule de l’exploitation et l’expropriation des richesses africaines prend moult acronymes : aide publique au développement, démocratie, multipartisme, droit de l’homme, liberté de la presse, libertés individuelles, élections inclusives, libres et transparentes, libéralisme
économique, privatisation, ajustements structurels et restructuration
économiques du FMI et de Banque mondiale, bonne gouvernance, etc.
Aujourd’hui, la nouvelle offensive contre la dynamique croissance
démographique africaine est enrobée dans des formules sexy, qui font à la fois
l’adhésion des populations du Nord et des pays agressés, sous l’appellation
attractive de planning familial, visant la régulation des naissances en Afrique, en
mobilisant des organismes internationaux autour de mesures pouvant orienter
les comportements des populations africaines afin d’en maitrises la taille, la
croissance, la structure et la répartition spaciale.
Au moment où la Chine réalise avoir prise de mauvaises décisions en imposant la politique de l’enfant unique, pendant que les pays développés rivalisent de politiques d’intervention publique de soutien à la fécondité et la natalité : « pour encourager les naissances dans
les pays développés, les gouvernement faisant appel à des plans financiers,
fiscaux, des mesures sociales : allocations pour les familles nombreuses,
assistance aux mères actives, allocation logement, allègements fiscaux, prime à
la naissance, subventions aux crèches/garderie d’enfants et aux écoles
maternelles, mesures favorisant le travail partiel, etc.
Au même moment en Afrique, pour limiter les naissances, le continent se fait
enfoncer dans la gorge un planning familial qui reposerait prétendument sur la
qualité de la vie et viserait à améliorer les conditions sanitaires et sociales de la
reproduction. Pour ce faire le système des nations unies et les ONG hostiles au
développement de l’Afrique disposent de plusieurs leviers.
Selon les cas, en contrepartie d’un financement et de l’approbation d’un prêt de la banque
mondiale, ils exigent la contraception, en obtenant des pays africains de relever
l’âge légal minimum au mariage, de jouer sur les règles du divorce et du
remariage, de surveiller les services de santé de la reproduction, d’insister sur
l’instruction et le travail des femmes.
Ces femmes qui se marieront plus tard, souhaiteront des familles moins nombreuses et seront à l’origine d’une demande de contraception. Toute mesure qui va dans le sens de la promotion de la femme aura un impact sur la baisse de la fécondité, parient-ils. Un article du quotidien français Le Point publiait en novembre 2019 ce qui suit: « C'est ici en Afrique que l'utilisation de moyens de contraception modernes augmente le plus, a déclaré Beth Schlachter, directrice de FP2020, en amont de la Conférence internationale sur la population et le développement, conviée notamment par l'ONU.
Selon FP2020, 314 millions de femmes et de jeunes filles, sur un total de 926 millions
en âge de procréer dans les 69 pays les plus pauvres du monde, utilisent
désormais des moyens de contraceptions modernes, soit une augmentation de
53 millions depuis 2012. Et largement au-dessus de l'objectif initial de FP2020,
fixé à 120 millions de nouvelles utilisatrices d'ici à 2020. Ces moyens de
contraception incluent le préservatif, la pilule ou l'implant. Parmi les 69 pays
concernés, 41 se trouvent en Afrique, 21 en Asie et en Océanie, 4 en Amérique
latine et dans les Caraïbes, et 3 au Moyen-Orient ».
Notre message est que l’Afrique ne se laisse ni influencer ni berner par le rêve
de ses partenaires. Comme disait le président Idriss Déby Itno, il y a de la place
en Afrique pour 8 milliard de personnes. Nous souscrivons à cette remarque et
souhaitons au continent noir l’explosion démographique gage de soin
développement et de son rayonnement planétaire.