Le Premier ministre guinéen, Bernard Goumou, était ce mercredi 14 décembre 2022 au Conseil National de Transition pour déclarer la Politique générale du gouvernement de la transition qu’il dirige depuis le départ de son prédécesseur Mohamed Béavogui.
ci-dessous l’intégralité de cette déclaration. Lisez !
Monsieur le Président du Conseil National de la Transition, Messieurs les Présidents des institutions Républicaines, Monsieur le Ministre Secrétaire Général de la Présidence, Monsieur le Ministre Directeur de Cabinet à la Présidence, Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement, Honorables Conseillers Nationaux, Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique et consulaire, Mesdames et Messieurs les Représentants des Partenaires au Développement, Mesdames et Messieurs les Hauts cadres de l’Administration, Mesdames et Messieurs les fonctionnaires parlementaires, Mesdames et Messieurs les Représentations des Médias, Distingués invités, en vos rangs, grades, titres, tout protocole observé, Mesdames, Messieurs,
C’est pour moi un grand honneur, aujourd’hui, de m’adresser à votre auguste Assemblée pour vous déclarer la politique générale du Gouvernement.
Permettez-moi, avant tout propos de remercier le Conseil National de la Transition (CNT) pour l’attention toute particulière qu’il porte à l’action gouvernementale.
Monsieur le Président du CNT, je salue le Leadership et la dextérité avec lesquels vous menez de manière pertinente les débats critiques et constructifs au sein de cet hémicycle avec le souci de la préservation des intérêts de la Nation.
Je tiens à souligner la complémentarité de nos deux institutions dans l’accomplissement de nos missions respectives pour réaliser les chantiers de l’édifice national durant les 24 prochains mois.
La hauteur d’esprit et le respect mutuel qui prévalent actuellement entre le CNT et le Gouvernement pour l’intérêt général, serviront de référence en matière de bonnes pratiques dans les relations entre ces deux pouvoirs dans notre pays. Je vous assure de mon engagement à fluidifier ces relations qui sont primordiales pour notre nation.
Monsieur le Président,
Le 20 août dernier, le Président du CNRD, Président de la Transition, Chef de l’Etat, Chef Suprême des Armées, Son Excellence le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, m’a fait l’honneur de me confirmer dans les hautes fonctions de Premier Ministre, Chef du Gouvernement, avec pour mission de porter sa vision patriotique et de contribuer à la réalisation de ses nobles ambitions pour la Guinée.
Qu’il me soit permis ici, de rendre grâce au Créateur tout puissant et d’adresser ma reconnaissance infinie au Chef de l’Etat pour cette marque de confiance renouvelée.
Au nom des membres du gouvernement et en mon nom personnel, je lui réitère ma profonde gratitude pour nous avoir donné l’opportunité de servir notre pays en un moment particulier de son histoire.
Monsieur le Président, Honorables Conseillers Nationaux,
Les membres du gouvernement et moi-même mesurons l’étendue de notre mission, il s’agit principalement d’atteindre l’objectif ultime fixé par le Président de la Transition et du CNRD qui est le rétablissement d’un régime respectueux de l’état de droit, doté d’institutions solides et stables qui résisteront au temps et aux velléités des hommes. Elles seront établies par le biais de la démocratie à l’issue d’élections crédibles et transparentes, acceptées de tous. Le souhait du peuple est que cette transition soit la dernière en République de Guinée.
L’atteinte de cet objectif exige de refonder l’Etat, de sauvegarder les valeurs républicaines, de réconcilier le peuple et de poser les bases d’un développement durable, au regard de l’extrême fragilité de notre Etat.
Pour y parvenir, je m’engage, avec tout le Gouvernement, à investir toute notre énergie et toutes nos capacités pour la réalisation de ces préalables incontournables. Je fais mien les propos du Chef de l’Etat qui a déclaré lors de son adresse à la Nation le 31 décembre 2021, je cite : « L’édification de notre Nation impose deux choses : la réconciliation et la confiance en nos institutions » (fin de citation).
Je le rappelle ici en toute humilité : nous devons renforcer la confiance de nos concitoyens et concitoyennes envers tout détenteur ou toute détentrice de l’autorité publique en République de Guinée.
Cela prendra du temps car il est difficile de rétablir une bonne réputation et les qualités pour y parvenir n’ont malheureusement pas été mises en avant sous les régimes précédents. Je veux parler de la probité, de l’exemplarité, du civisme, de l’impartialité, de la compétence, du sens de l’intérêt général et de la compassion.
Pourquoi la compassion ? Tout simplement parce qu’elle est antagoniste de l’indifférence.
C’est cette indifférence des tenants de l’autorité publique face aux besoins et aux souffrances du Peuple guinéen qui a permis à tous les travers de la mal gouvernance de fondre sur notre Nation.
Ces travers, que je préciserai plus bas, ont mis en lambeaux notre cohésion et notre vivre ensemble. Ils ont également compromis l’avenir de notre jeunesse, laissé pour compte les plus vulnérables, pillé notre économie et détruit notre environnement.
La paralysie des contrepouvoirs institutionnels, seuls capables d’arrêter une telle hémorragie, n’a fait qu’accroître la désespérance et le désespoir de nos populations.
L’indifférence a aveuglé même les plus avertis et a laissé les populations désabusées, trompées en raison de discours faisant miroiter l’Eldorado, mais démentis par les actes de ceux qui les prononçaient.
La plainte du citoyen était inaudible, l’exécution des décisions de justice était tronquée en raison d’une justice instrumentalisée.
Pourtant, c’est le Peuple qui est le premier détenteur de la souveraineté d’une Nation. Il est le centre de gravité de toutes les actions de l’Etat.
Tout au long de l’histoire de la Guinée, notre vaillant peuple a prouvé sa grandeur et sa résilience face aux défis internes et externes.
La mauvaise gouvernance en matière d’éducation, de formation technique et professionnelle, de santé et de soutien aux personnes vulnérables a aggravé la pauvreté, le chômage et l’échec scolaire avec une inadaptation des cursus et des formations pour répondre à l’offre d’emplois disponibles.
C’est pourquoi, devant cette situation sans issue apparente, nos Forces de Défense et de Sécurité, elles, ne sont pas restées indifférentes. Le 05 septembre 2021, elles ont pris leurs responsabilités. Emanant du Peuple, elles ont décidé de mettre en place une gouvernance vertueuse en vue de promouvoir un développement inclusif et durable.
Les populations ont massivement adhéré à ces idéaux et exprimé leurs attentes lors des concertations entre le CNRD et les Forces vives de la Nation.
En résumé, les préoccupations des populations ont été ramenées au centre des objectifs de la mission de l’Etat.
La vision et la volonté patriotiques étant à présent affirmées, l’espérance d’une Transition réussie est permise. Toutefois cette réussite réside dans l’unité d’action de toutes les institutions de la Transition et des forces vives de la nation.
Monsieur le Président, Honorables Conseillers Nationaux,
Je souhaite rappeler que la République de Guinée a une position clé sur l’échiquier international en raison de son rôle historique d’acteur pour l’indépendance des peuples colonisés et sa contribution à la stabilité de la sous-région ouest-africaine.
Son rôle géostratégique s’est accentué en raison de son poids comme détenteur ou exportateur majeur de ressources minières de classe mondiale, notamment en bauxite et en fer, ainsi que sa responsabilité dans la préservation des réserves hydrauliques et de biosphère présentes au Fouta-Djalon et aux Monts Nimba.
Dès le 05 septembre 2021, la position diplomatique de notre pays a été réaffirmée, à savoir : le respect des Accords et Conventions internationaux auxquels la Guinée est partie prenante, le développement des relations amicales pour la promotion de la paix et de partenariats gagnant-gagnant, la participation de la Guinée dans les instances internationales. Les nouvelles autorités ont également procédé à l’ouverture des frontières avec les pays frères de Sierra Léone et de Guinée Bissau, en respect des accords de la CEDEAO et en raison de nos complémentarités humaines et économiques.
Il s’est avéré primordial que la vision et les objectifs des Autorités de la Transition soient communiquées à la CEDEAO, aux Nations Unies et à tous nos partenaires bilatéraux et multilatéraux.
C’est pourquoi, le dialogue avec nos partenaires, notamment la CEDEAO et le G5 Guinée, n’a jamais été interrompu pour exprimer la légitimité de la prise du pouvoir le 05 septembre 2021 et la bonne foi des responsables de la Transition qui ne pourront pas faire acte de candidature aux prochaines échéances électorales.
Lors de la 77ème Assemblée générale des Nations Unies, en septembre dernier, j’ai porté ce message du Président de la Transition au Débat général en vue de lever toute équivoque sur nos intentions et réaffirmer notre volonté de mettre en place un Etat démocratique basé sur l’état de droit, n’ayant pour seul objectif que la réalisation des aspirations des populations à une société unie, inclusive, prospère, paisible et durable.
Ce dialogue a permis l’obtention d’un accord avec la CEDEAO dans un compromis dynamique sur la durée de 24 mois de la Transition et l’adoption de son Chronogramme.
Il a également permis la poursuite de l’appui international des Partenaires Techniques et Financiers au développement sur la base de rapports de confiance améliorés par les réformes gouvernementales fortes grâce à la bonne gouvernance.
Je citerai quelques exemples :
• L’octroi d’une aide budgétaire de 8 millions de dollars US par la République Populaire de Chine lors du dernier Sommet Afrique-Chine ;
• L’octroi d’une aide budgétaire de 8 millions de dollars US par le fonds saoudien pour l’aménagement de points d’eau à l’intérieur du pays ;
• La signature d’un Accord de subvention avec les Etats Unis d’Amérique d’un montant de 23 millions USD dans le cadre du renforcement du système de Santé en Guinée ;
• L’obtention des Droits de Tirages spéciaux pour une valeur de 284 millions USD auprès du FMI/Banque mondiale ;
• La signature des plans de travail conjoints (PTC) 2022 avec le Système des Nations Unies pour un montant total de 86 103 973 USD dont 65 993 268 déjà mobilisés ;
Je tiens ici à remercier vivement tous ces partenaires au développement pour leur accompagnement, en particulier les pays frères de la CEDEAO et les membres du G5, qui démontrent que la situation de nos populations ne les laisse pas indifférents.
Je lance encore un appel à tous nos partenaires de continuer à nous accorder leur soutien diplomatique, matériel, financier ainsi que toute l’expertise nécessaire pour l’exécution du Chronogramme de la Transition validé de commun accord avec la CEDEAO. Ce sera aussi l’assurance d’une Transition apaisée et accomplie dans les 24 mois impartis.
Monsieur le Président, Honorables Conseillers Nationaux,
Au-delà du sombre tableau de l’état de la Nation dépeint plus haut, un diagnostic de l’administration publique a démontré l’urgence d’agir vite et bien pour une remise en ordre de l’appareil d’Etat. Face à l’urgence, depuis le 05 septembre 2021, sous le leadership éclairé du Président de la Transition, le Gouvernement s’est attelé à préserver la stabilité macro-économique, à assainir les finances publiques et à garantir le financement des politiques publiques. En dépit d’une conjoncture internationale défavorable liée aux conséquences de la COVID-19, de la crise Ukrainienne, du changement climatique qui ont contribué à la flambée des prix des produits stratégiques et de premières nécessités, nous avons pu maintenir l’économie sur une trajectoire de croissance remarquable et stabiliser les prix des denrées de premières nécessités sur le marché national. La Guinée a enregistré un taux de croissance de 4,9% en 2021 et 5,2% en 2022. Cette performance est supérieure à la moyenne de la sous-région qui est de 3,6%.
Les efforts fournis par le CNRD et le Gouvernement sont nettement identifiables à travers les actions menées et classées selon les cinq (5) axes de la feuille de route du gouvernement qui se résument comme suit :
Sur le plan institutionnel, La rectification institutionnelle a permis de doter notre pays d’organes forts et stables, garants de l’État de droit et à mêmes de mener et de conforter la Transition à son terme.
A ce titre, les actions suivantes ont été posées :
• La promulgation de la Charte de la Transition et son Chronogramme ;
• L’installation du Président de la Transition par une cérémonie de prestation de serment et la mise en place des organes de la Transition à savoir le CNRD, le Gouvernement et le CNT ;
• La mise en place de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) ; à ce jour, 150 personnes sont inculpées, 4 dossiers ont été jugés, 35 milliards sont en caution à la BCRG en valeur vénale, 63 dossiers sont en instance, enfin plus de 1200 dossiers sont enregistrés dans les juridictions ordinaires au titre des audiences criminelles et correctionnelles ;
• L’organisation et le démarrage effectif du procès du 28 septembre 2009 après 13 ans d’attente et pour lequel un tribunal ad hoc a été construit et équipé ;
• Le renouvellement du Conseil Supérieur de la Magistrature en tant qu’organe disciplinaire et le renforcement de ses capacités ;
• L’organisation des Assises Nationales ;
• La mise en place du cadre de dialogue inclusif ;
• L’élaboration du Chronogramme de la Transition en 24 mois, entériné par la conférence des Chefs de l’Etat et de Gouvernements des pays de la CEDEAO ;
• Le démarrage du processus de recensement général de la population et de l’habitat.
Monsieur le Président, Honorables Conseillers Nationaux,
Je souhaiterais m’appesantir sur deux actions gouvernementales visant au renforcement de l’unité et de la cohésion nationale, en rapport avec la rectification institutionnelle : il s’agit de l’organisation des Assises nationales pour le pardon et la réconciliation, et du cadre de dialogue inclusif inter-guinéen.
Concernant les Assises Nationales, elles se sont tenues sous le format de « Journées de vérité et de pardon » suite à l’installation d’un Comité National des Assises coprésidé par le Grand Imam de la mosquée Fayçal et l’Archevêque de Conakry afin de permettre aux Guinéens de se regarder en face, se dire la vérité sur le mal que nous nous sommes infligés les uns, les autres, de recueillir les opinions, les témoignages sur les faits de violence et de violation des droits humains et de nous pardonner mutuellement.
Après plusieurs semaines de consultation sur toute l’étendue du territoire national et dans certaines représentations diplomatiques, le Comité a élaboré un rapport contenant 45 recommandations. Sur instruction du Chef de l’Etat, le Gouvernement a déjà pris toutes les mesures pour la vulgarisation du rapport afin que tous les Guinéens s’approprient son contenu. En plus de cette vulgarisation, le Gouvernement s’attèle à la mise en œuvre de ces recommandations.
Quant au dialogue avec toutes les parties prenantes, il a toujours été de la volonté du Gouvernement de le maintenir. Des avancées notables ont été enregistrées, notamment : la signature d’un accord conjoint avec la CEDEAO pour la réalisation des dix (10) points du chronogramme de la transition en 24 mois, la création d’un cadre de dialogue inclusif placé sous mon autorité par le Président de la Transition.
Les concertations avec les coalitions des partis politiques et les plateformes de la société civile se poursuivront pendant toute la durée de la Transition et le cadre de dialogue restera ouvert à toute coalition qui souhaiterait le rejoindre.
A ce titre, j’ai procédé à la nomination de trois Dames facilitatrices du dialogue au côté du médiateur de la CEDEAO.
Avec elles, j’ai sillonné tous les QG des faitières de la société civile et des coalitions de partis politiques afin de les inviter à participer au cadre de dialogue, cela conformément à la politique de la main tendue prônée par le Chef de l’Etat.
Grace à la perspicacité des facilitatrices, que je remercie vivement de passage, le dialogue en cours connait un franc succès. Il a enregistré la participation de la quasi-totalité des coalisations politiques et des faitières de la société civile.
A ces vaillants acteurs politiques et de la société civile, nous disons merci pour avoir mis l’intérêt de la Nation au-dessus des considérations partisanes. Nos remerciements vont également aux observateurs qui sont : le Bureau du CNT, le groupe des ambassadeurs de la CEDEAO accrédités en Guinée, et le Groupe représentant la communauté internationale en Guinée appelé G5 Guinée.
J’ai la ferme conviction qu’avec ce cadre de dialogue inclusif, nous parviendrons à dépasser nos divergences dans l’intérêt supérieur de nos concitoyens.
Dans les prochains jours, nous vous transmettrons les conclusions et les recommandations issues de ce cadre de dialogue inclusif inter-guinéen.
Du haut de cette tribune, je garde l’espoir que vous accorderez une attention toute particulière à la prise en compte des conclusions de ce dialogue tant sollicité sur le plan national et international.
Monsieur le Président, Honorables Conseillers Nationaux,
Au niveau du cadre légal et de la gouvernance, plusieurs faisceaux concourent à la refondation de l’Etat. La justice est considérée comme la boussole de la Transition et la bonne gouvernance est placée au cœur de l’Administration.
L’objectif de réforme de la justice consiste à répondre aux désirs légitimes des Guinéens et des Guinéennes aspirants à une justice indépendante, crédible et accessible à tous. Nous avons placé la réforme de l’appareil judiciaire au centre des priorités du Gouvernement afin de lutter contre l’impunité et la corruption.
Le défi de la réforme de la gouvernance administrative pour les prochaines anées est de poursuivre l’indispensable transformation et la dynamisation de l’administration publique pour en faire un véritable levier de développement moderne et rapproché des administrés.
Dans cette dynamique, le Gouvernement accorde une attention particulière à la bonne tenue du procès des évènements du 28 septembre 2009 et tout autre cas de violences, crimes et injustices perpétrés en République de Guinée.
Pour une amélioration du cadre légal et de la gouvernance, les actions et les réformes suivantes ont été menées :
• La lutte contre la criminalité en tout genre pour préserver nos populations du trafic illégal de médicaments, de stupéfiants et de la criminalité faunique qui s’attaque à toutes nos réserves environnementales, forestières, halieutiques et animales ; pour exemple, elle a conduit à la saisie et la destruction de 220 containeurs de médicaments, d’importantes quantités de drogues, 40 tonnes de raies, etc.
• La mise en place de la Chambre du Commerce, d’Industrie et d’Artisanat de Guinée (CCIAG) en léthargie depuis près de 20 ans et la réunification du Patronat au sein de la Confédération Générale des Entreprises de Guinée (CGE-Gui) ;
• La promulgation de la loi encadrant le Contenu local ;
• La Loi sur l’aide juridictionnelle ;
• La modernisation des services publics par le recours à la gestion électronique de la documentation pour l’Habitat avec les baux, les titres fonciers, le permis de construction, pour le secteur bancaire avec l’interconnexion nationale SWIFT en cours de lancement ;
• La consolidation de la liberté de la presse en Guinée sanctionnée par un bond de 25 places dans le classement 2021 de Reporters sans frontières ;
• La mise en place d’un plan d’assainissement du cadastre minier et la fixation d’un prix de référence de la bauxite ;
• Le rapprochement entre les services de sécurité et les citoyens par la mise à disposition des citoyens de numéros verts et l’organisation de journées portes ouvertes ; la mise sur pied des patrouilles mixtes de la gendarmerie et de la police pour la lutte contre le grand banditisme ;
• L’assainissement continu du fichier général des agents et fonctionnaires de l’État et la mise à la retraite de 8.520 fonctionnaires qui ont permis une économie mensuelle moyenne de près 32 milliards GNF ;
• La vulgarisation du Code de conduite de l’Agent public ;
• L’opérationnalisation du Conseil national du Dialogue social ;
• L’apurement des arriérés de contributions au budget de l’ONU et à d’autres organismes internationaux, accumulés depuis plusieurs années.
• L’élaboration, l’adoption et le lancement officiel du cadre d’appui à la diplomatie économique, à l’intelligence stratégique et à la coopération internationale 2023-2025 (PRODEIC) ;
• La mise en place du Haut Conseil des Guinéens de l’Étranger ;
• L’application du principe de redevabilité sur les comptes et les contrats publics, et la lutte contre la spoliation des biens et domaines de l’Etat.
• La mise en conformité de 62 statuts des établissements publics à caractère administratif et de 20 sociétés publiques dans le cadre de la gestion du portefeuille de l’État.
Au niveau du cadre macro-économique et financier,
Le Gouvernement a créé des mécanismes nouveaux et innovants pour accroitre la mobilisation des ressources et conduire une politique de gestion rigoureuse des finances publiques en vue de la consolidation des équilibres macroéconomiques.
A cet effet, des outils de contrôle adaptés continueront d’être déployés et des procédures judicaires systématiquement engagées dès lors que des infractions financières sont avérées.
Ces politiques publiques sont menées pour assurer la continuité de l’État tout en garantissant la qualité et la moralisation de la gestion publique. Dans ce cadre, les actions suivantes ont été menées :
• La rationalisation de la gestion des dépenses communes et la maitrise des exonérations ;
• Le paiement significatif des arriérés intérieurs à plus de 2 420 milliards GNF remboursés en 2022 contre 1 282 milliards GNF en 2021 ;
• La réduction de l’endettement du trésor auprès de la BCRG qui passe de 2 000 Milliards GNF en septembre 2021 à une situation positive de plus de 500 milliards GNF ;
• La mobilisation de l’épargne intérieure par l’émission des premières Obligations du Trésor à hauteur de 731,5 milliards GNF ;
• L’appréciation de près de 30% du Franc Guinéen par rapport aux devises étrangères (1 USD = 8400 GNF, 1 EUR = 8650 GNF) ;
• L’opérationnalisation du fonds de développement agricole (FODA) avec l’allocation budgétaire de près 185 milliards GNF ;
• La mise en place du fonds de garantie aux entreprises avec une allocation budgétaire de 50 milliards GNF ;
• L’opérationnalisation du Code des investissements ;
• L’adoption d’une politique industrielle dont la mise en œuvre dynamisera ce secteur, notamment à l’intérieur du pays et favorisera la création d’emplois ;
• La relance de la Société Cotonnière de Kankan et de la ferme de Famoila ;
• La mise en place de la co-entreprise pour l’exploitation du gisement de fer du Simandou ;
• La mise à disposition de tracteurs et intrants pour toutes les entités agricoles étatiques, et la cession de plus de 50 tracteurs aux privés ;
• Le secteur de la pêche a enregistré la reprise des exportations vers le marché de l’Union Européenne après 16 ans d’interdiction et la mise sur les marchés de 299.000 tonnes de poissons. Nous allons continuer l‘amélioration de l’approvisionnement du marché local en poisson ; le développement de la pisciculture familiale vers le système intensif, la construction de fabriques d’aliments de poissons et d’écloseries ; la dématérialisation de l’octroi des licences et les procédures de passation des marchés afin de lutter contre la corruption.
Au niveau des actions sociales : emploi et employabilité,
Dès le 05 septembre 2021, le CNRD a mis la problématique des jeunes et des femmes au centre de ses préoccupations parce qu’ils représentent la majorité de la population et la frange la plus vulnérable aux crises économiques, sociales et politiques.
Pour la prise en charge de notre jeunesse qui est notre avenir, et de répondre à la demande sociale, légitime et de plus en plus pressante, le Gouvernement s’est attaché à la mise en œuvre d’actions visant à renforcer la cohésion nationale, la justice sociale et l’employabilité en vue de résorber notamment le chômage endémique des jeunes.
Les priorités sont portées sur la disponibilité des denrées de première nécessité, des services sociaux de base à des prix accessibles ainsi que le renforcement des programmes de protection et d’autonomisation des jeunes, des femmes et des personnes vulnérables.
• Cette dernière frange de la population, à savoir les personnes handicapées, les personnes âgées, les personnes victimes de violences basées sur le genre et celles vivant sous le seuil de pauvreté sont l’objet de toute l’attention du Président de la Transition. Des mesures sont en cours et seront amplifiées au cours des 24 mois à venir. Dès à présent :
• Plus de deux millions de personnes vulnérables sont prises en compte dans le Registre social unifié (RSU) pour bénéficier de la solidarité nationale ;
• La prise en charge sanitaire de 30 femmes souffrant de fistules et la remise des cartes d’accès pour des consultations et des soins gratuits pour 200 personnes âgés de plus de 70 ans ont été réalisées ;
• La mensualisation et l’augmentation de 70% en moyenne des pensions de retraite et la revalorisation de 200% des allocations familiales à la caisse nationale de la sécurité sociale ainsi que celle des pensions de retraite et de réversion des fonctionnaires retraités à la caisse nationale de prévoyance sociale ont été effectuées ;
• L’arsenal juridique de protection de l’enfance et de lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) a été renforcé ;
• L’appui technique et financier à 300 groupements féminins est assuré ;
• Un nouveau programme national d’accélération de la réponse sociale à la suite de l’immersion gouvernementale ciblant 26 localités prioritaires dans 12 préfectures a été développé.
• Pour améliorer l’employabilité de la jeunesse, un accent a été mis sur les formations professionnalisantes non seulement dans l’enseignement technique mais aussi dans le cycle du supérieur. Ainsi :
• L’opérationnalisation et l’ouverture les Ecoles Régionales des Arts et Métiers est effective et elles seront dotées de l’outil numérique durant les deux années à venir ;
• Des espaces collaboratifs des métiers « Allo Maitre » pour l’insertion des jeunes et la plateforme « parcours pro » pour la gestion des inscriptions dans les établissements d’enseignement technique et professionnel ont été mis en place ;
• Sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur, des projets d’innovation dans toutes les institutions d’enseignement supérieur ont été lancés : il s’agit du statut d’étudiant-entrepreneur, du projet alternance-emploi, ainsi que l’espace numérique de travail (ENT) ;
• La revalorisation des bourses d’études et d’entretien des étudiants y compris de l’enseignement technique a été accordée et la « semaine du mérite scolaire » a été organisée ;
• De nombreuses autres mesures et actions ont été menées en appui au secteur social et à l’assistance à nos compatriotes en résidence à l’étranger. J’en citerai quelques-unes :
• La réduction de la prévalence du COVID-19 et des autres maladies endémiques (fièvre
Lassa, fièvre de Marburg, Paludisme) ;