Le procès en cours contre les autorités du système éducatif de la région de la savane guinéenne devant la justice est tout simplement révélateur d’une mafia entretenue et encouragée par certaines autorités du pays à la moralité douteuse et à la personnalité clivante qui , dans les nominations parrainent certains cadres proches d’elles moyennant des sommes sonnantes et trébuchantes ou des promesses de partage de butins issus de pratiques déviantes .
Le système éducatif guinéen ne fut pas en reste de ces pratiques deviantes et de ces antivaleurs qui n’honorent pas la République. Or il est d’une expérience éternelle que tout élève est naturellement prédisposé à la fraude uniquement parce que le système éducatif guinéen met plus en valeur le fait de réussir à un examen que le fait d’apprendre des choses .
En plus le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation n’est plus un ministère d’éducation, d’enseignement, d’instruction, de formation et de transformation de l’élève qui n’est pas aidé dans l’acquisition des compétences nécessaires pour réussir et avoir un meilleur profil de sortie afin d’être compétitif sur le marché de l’emploi, mais un ministère des examens nationaux juste pour se remplir les poches.
C’est pourquoi de pareils scandales de fraudes aux examens nationaux ne sont pas étonnants aux yeux des professionnels et analystes de l’éducation. Pire, la fraude est conçue, planifiée entretenue et exécutée sur toute la chaîne de l’administration scolaire. D’où la fraude systémique.
Et pourtant la fraude de l’élève peut-être contenue et tolérable à une certaine échelle mais lorsque c’est le système lui-même , chargé de lutter contre la fraude de l’élève qui fraude en lieu et place de ce dernier en manipulant les notes et en falsifiant les résultats, c’est l’inversion des valeurs. Pour revenir aux faits, le procès qui se tient actuellement à kankan porte sur la falsification des résultats du BEPC de la session 2021 qui avaient été proclamés le vendredi 3 septembre 2021. Donc à 24 h du coup d’État du 5 septembre 2021.
Donc ce changement brusque de régime sans passation de services entre les autorités sortantes et entrantes a permis à certains cadres de manipuler des résultats de certains candidats qui n’étaient pas officiellement admis . C’est suite à la nomination de l’inspecteur régional de l’éducation de kankan au même poste à Faranah que la fraude a été étalée au grand jour. Puisque ces élèves frauduleusement admis étaient venus chercher leur diplôme sans succès. Parce que leurs noms n’existaient pas dans le fichier officiel venu de Conakry.
Devant la justice, deux cadres du Ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation sont cités : l’ancien directeur national du service examens au moment des faits ( 2021) et l’actuel directeur général des services examens à l’époque chef service informatique de la même direction générale à l’époque des faits . Ça veut tout dire.
Aujourd’hui c’est pour la région de kankan on en parle sinon c’est une pratique qui est devenue monnaie courante partout dans le pays et dans tous les examens nationaux : Certificat d’études élémentaires ( CEE) organisé par les DCE/DPE ( Directeurs communaux et préfectorauxde l’éducation) , le BEPC ( Brevet d’études du premier cycle) organisés par les inspecteurs régionaux de l’éducation ( IRE) et le Baccalauréat organisé par le ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation via la direction générale des examens. Dieu seul sait comment certaines écoles privées parviennent à obtenir 100% d’admis dans ces trois examens nationaux.
Les chefs de cellules examens dans les différentes structures déconcentrées sont les points focaux des directeurs généraux à qui ils rendent financièrement compte du butin obtenu dans la falsification des notes et des résultats.
D’ailleurs les examens nationaux session 2022 ont battu le record dans la commission de cette fraude systémique.
Au BEPC par exemple à Conakry , 1017 candidats ont été déclarés frauduleusement admis avec 10,00 de notes dans toutes les 9 matières et obligatoirement 10,00 comme moyenne générale pour chaque candidat. Du jamais vu dans l’histoire des examens nationaux en République de Guinée.
Et dans la même région de kankan en 2022 , les 60 derniers admis au BEPC ont tous 10,00 dans toutes les 9 matières .
Questions : Pourquoi et comment les deux régions ( Conakry et kankan) ont utilisé le même mode opératoire ? N’est-ce pas une complicité très profonde?
Pourquoi les candidats frauduleusement admis au BEPC en 2021 n’avaient pas leurs noms sur la liste officielle venue de Conakry ? N’est-ce pas parce que les résultats étaient strictement contrôlés?
Pourquoi en 2022 les candidats frauduleusement admis au BEPC de la même région de kankan ( 60 derniers du classement régional) ont leurs noms sur la liste officielle venue de Conakry et de surcroît des notes de 10,00 dans les 9 matières)?
N’est-ce pas il y’a eu en 2022 la légèreté dans le suivi et la sécurisation des notes issues des centres de correction ?
Y’a-t-il eu contrôle des notes après la saisie et finalisation des résultats ?
Y’ a-t-il eu délibération des résultats par le jury de la supervision des examens nationaux ?
Les résultats avaient-ils été soumis au conseil des ministres ?
Pourquoi cette précipitation dans la proclamation des résultats ?
Pourquoi ce silence sur les bavures de 2022?
Pourquoi il n’y a aucune explication sur le limogeage de l’ex inspectrice regionale de l’éducation de la ville de Conakry ? Pourquoi l’informaticien principal de L’IRE de Conakry Monsieur Diallo a fui et le second Monsieur Souaré est détenu en prison sans procès ?
Pourquoi le site du ministère où se trouve les notes des élèves n’est plus accessible ?
Pourquoi les candidats n’ont pas eu accès à leurs copies pour réclamations éventuelles ?
Pourquoi les 400 premières réclamations des parents des candidats au baccalauréat session : 2022 sont classées sans suite ?
POURQUOI ?
POURQUOI ?
POURQUOI ?
Il faut procéder aux audits sérieux des copies pour rétablir la vérité des faits pour que plus jamais de telles injustices ne soient plus constatées dans notre système éducatif.
Payer les frais de scolarité de son enfant et le voir échouer injustement est le comble du désespoir pour un parent d’élève qui fouette le quotidien pour s’acquitter de son devoir auprès de son enfant.
PATHÉTIQUE SYSTÈME ÉDUCATIF GUINÉEN.
ON CONTINUE DE NOUS FAIRE RÊVER AVEC DES SOLUTIONS DE VERNISSAGE.
LES MÊMES CAUSES PRODUISENT LES MÊMES EFFETS.
Pépé Michel Balamou S/G du SNE