Depuis la crise de la pandémie de Covid-19, et surtout le choc de la guerre russe en Ukraine, le monde entier est confronté à la question de la souveraineté. cependant, l’Afrique est peut-être le continent où les débats sur cette question ont été le plus pressants, notamment en ce qui concerne la dépendance dans laquelle se trouve le continent africain vis-à-vis des questions alimentaires, sanitaires ou énergétiques. Mais la question de la souveraineté du continent se pose également au niveau politique et sécuritaire.
Dans ce sillage, les organisateurs du Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique qui s’est tenu la semaine dernière dans la capitale Sénégalaise, ont décidé de placer au cœur de leurs échanges cette thématique dont les dirigeants se sont emparés avec force ces dernières années. L’édition 2022 du forum a eu pour thème « l’Afrique à l’épreuve des chocs exogènes : défis de stabilité et de souveraineté ». Elle a mobilisé 300 participants, notamment des hommes politiques, des experts et des diplomates.
Kabiné Komara, l’ancien premier ministre guinéen a ainsi été le modérateur de cette rencontre. Il a brillamment exposé sur la place du secteur privé dans la construction de la nouvelle souveraineté de l’Afrique. Une occasion mise à profit par le guinéen pour inviter les gouvernants à soutenir le secteur privé. “On oublie qu’aucun pays au monde ne peut se développer sans le secteur privé. Ce dernier est le producteur des richesses agricoles, industrielles, minières et autre. Si vous voulez la souveraineté, c’est à dire dépendre moins des autres, en comptant sur vos propres forces il faut que les acteurs économiques soient outillés, financés, encadrés et soutenus par l’Etat”, a invité M. Kabiné Komara.
Il est par ailleurs revenu sur les bienfaits du secteur privé. “Ce que le secteur privé peut faire, comment il est bloqué, comment on peut développer des partenariats entre le privé et l’Etat, mais aussi comment on ne doit pas seulement se cantonner au niveau des Etats. Il faut que la souveraineté industrielle privée aille au- délà des frontières. Car, la pandémie, la guerre ont reveillé les conscience. Nous devons croire et faire en sorte que nous ne puissons compter au maximum que sur nous- mêmes en développant toutes les potentialités, mais surtout en faisant de sorte que les Etats soient bien gouvernés. Qu’il y est moins de de corruption, que l’Etat soit juste envers tous les opérateurs économiques. Qu’il n’ y est pas de selectivité dans l’octroie des marchés publics. Qu’il y est une justice sociale et enfin que tout le monde puisse retrouver son compte”, a préconisé M. Komara.
Des recommandations, il y en au eu à l’endroit des dirigeants du continent Africain. Notre interlocuteur est par ailleurs revenu sur l’une des caracteristiques du forum de Dakar“Notre souhait est que ceux dont nous avons fait la liste aujourd’hui concernant le secteur privé dans la construction des souverainetés en Afrique fassent l’objet de recommandation spécifique, et que ces dernières soient partagées au niveau des décideurs et qu’on puiss, l’année prochaine dire voilà sur telles et telles recommandations, il y a un certain nombre d’entre elles qui ont été appliquées et ça c’est pour encourager les gens à venir progressivement à Dakar et continuer à travailler”, a recommandé l’ancien premier ministre guinéen et modérateur du 8ème forum de Dakar.
N’Faly Guilavogui