La passe d’armes entre le pouvoir de Conakry et le président en exercice de la CEDEAO suscite une avalanche de réaction au sein des acteurs politiques guinéens. C’est le cas du président du parti MoDeL qui regrette la sortie du patron de la primature, celui qui à ses yeux est censé calmer le jeu en vue de mener à bien le cadre de dialogue inclusif annoncé par le président de la transition.
“La réaction du premier ministre M. Bernard Gomou suite aux propos du président M. Umaru Emballo, démontre qu’il aura des difficultés à conduire un dialogue politique et social fructueux.
En effet, désormais il sera délicat pour ce monsieur d’inspirer confiance sur sa capacité d’écoute et de conciliation des positions politiquement antagonistes et potentiellement conflictuelles. C’est à la fois triste et regrettable que par son amateurisme et ses émotions, il anéantisse de façon si précoce le décret signé récemment à cet effet.
En fait, la responsabilité d’État impose un vocabulaire approprié et un sens élevé de la retenue. Malheureusement notre pays a toujours mis en scène des dirigeants qui n’ont ni le sens de la grandeur ni la mesure réelle de la portée de leurs actes. Sinon lorsqu’on assume des fonctions de transition au nom d’une junte militaire, on se réserve de remettre en cause la représentativité des autres. À moins que les privilèges du pouvoir et l’envie de prouver sa loyauté vous fassent oublier qui vous êtes véritablement”, indique Aliou Bah.
Charlie Passy