Enfin le médiateur reviendra ce dimanche à Conakry pour poursuivre ses bons offices, en vue de rapprocher les positions entre le CNRD et les acteurs sociopolitiques les plus significatifs. Si Boni s’était contenté lors de sa première visite, de prendre le pouls de la situation ou encore à tout simplement échanger avec les autorités du CNRD, qui disent ne pas faire une fixation sur le délai de 36 mois mais tiennent cependant mordicus à maintenir l’agenda des actions.
Ce qui change dans cette deuxième visite du médiateur, c’est notamment qu’il prévoit de rencontrer inclusivement les partis politiques, la société civile et le gouvernement. Il s’agit là donc pour l’ancien président Béninois, de s’inscrire dans la dynamique alors initiée par le Premier ministre Mohamed Béavogui, laquelle avait par ailleurs évité à la Guinée au dernier sommet des chefs d’Etat, des sanctions.
Comment va-t-il s’y prendre lorsque, depuis la tenue en juin des premières discussions, on n’en sait plus rien sur les conclusions puisqu’entre-temps le PM Mohamed est parti de Conakry. Si depuis là, aucune suite n’a été donnée au dialogue démarré, c’est justement par ailleurs que cela n’intéresse au fait que la colombe Mohamed Béavogui puisque le CNRD et le MATAP considèrent qu’il n’en valait pas la chandelle d’écouter les autres acteurs. Ils estiment que les activités à déployer sur les 36 mois sont actés et que depuis tout le monde y est partant. Or, l’évidence est que les acteurs politiques désenchantent et la crise s’installe au fil de la transition.
Le défi pour le médiateur en arrivant cette fin de semaine, est d’abord de convaincre le FNDC à surseoir ses manifs alors que celui-ci vient d’être dissous par le MATAP. Secondement, c’est véritablement convaincre le CNRD d’extirper de son agenda des activités non essentielles au retour à l’ordre constitutionnel et considérer par conséquent, que ces activités peuvent néanmoins se poursuivre comme la mise en œuvre des politiques publiques normales et qu’elles ne devraient être considérées comme devant se faire forcément sous cette transition.
Après le malentendu apparent suscité par la sortie du président en exercice de la CEDEAO sur la durée de la transition convenue à 24 mois avec le colonel Mamadi, le médiateur poursuivra minutieusement son travail pour davantage rassurer non seulement la junte mais aussi le FDNC qui semble se lasser de la mollesse de la CEDEAO pourtant très avant-gardiste puisque cela ne se passe pas comme la vérole sur le bas clergé ! C’est plutôt l’exception !
Kabinet Fofana