Avant de rentrer dans le vif du sujet voire dans la problématique de ce qui est appelé depuis quelques jours : « L’Affaire dite Maître Ismaël Mamadou KONATÉ – Avocat au Barreau du Mali », permettez- nous de vous faire quelques rappels à l’effet, d’éclairer les lanternes et qui ont de surcroît leurs pesants d’or !
En effet il fut un temps où ce brillant jeune avocat Malien, Maître Ismaël Mamadou KONATÉ, s’est élevé contre les violations gravissimes des lois et de l’impunité – en écrivant un article d‘une très grande qualité intellectuelle dont l’intitulé était le suivant : « Les lois sont-elles faites pour être violées » ?
Alors les questionnements qui nous viennent à l’esprit en plaçant l’article de l’époque et la conduite de l’auteur dudit article dans l’affaire ci-dessus citée – lequel est de surcroît ancien Garde des Sceaux et Ministre de la Justice à ce jour – sont les suivants :
- Les Jugements des tribunaux, des Conseils de l’Ordres des Barreaux, et les décisions de Justice sont-ils rendus pour ne pas être exécutés et de surcroît foulés sous les pieds – et ce, en violation flagrante des voies de recours, des règles déontologiques, de l’éthique voire de la morale ?
- Le justiciable qui renonce de plein gré à exercer les voies de recours que lui offre la loi en l’espèce mérite t- il d’être défendu ?
En tout état de cause, la loi a pour vocation de réguler la vie dans la société et a de ce fait pour corollaire la sanction, qui est dissuasive, éducative et moralisatrice. Elle n’est nullement élaborée pour être transgressée. Et si elle est régulièrement transgressée sans effet ou conséquence, elle ne sera plus respectée.
Quant aux jugements (tel que celui du Conseil de l’Ordre en question) ils ont vocation à être exécutés. A défaut, cela favoriserait une mauvaise Administration de la Justice – voire un dysfonctionnement notoire de la Justice. La rendant ainsi ineffective, inefficiente et inefficace, constituant ainsi un terreau favorable à l’arbitraire, la corruption et l’impunité.
Au regard de ce qui précède, nous sollicitons qu’il plaise à – Monsieur le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, distingué Maître et cher Confrère Ismaël Mamadou Konaté – de savoir raison garder, revenir à la raison. Et ce, en faisant l’économie de l’effet de manches, de tapages, gesticulations inutiles qui ne peuvent à long terme que lui être préjudiciables. Et de se montrer légaliste et respectueux de la décision rendue par le Conseil de l’Ordre de Guinée – qui est une Institution comme toutes les autres, noble et qui inspire considération et respect – afin d’user, en sa qualité d’avocat expérimenté, chevronné, légaliste, des voies de recours que la loi lui offre en l’espèce.
Ceci, pour éviter ce qu’on appelle le « trafic d’influence » et de créer hélas ! un précédent fâcheux entre les deux pays d’une part, et des deux Barreaux d’autre part. Lesquels ont toujours tissés par le passé des liens et rapports sereins, amicaux et confraternels. Notamment lorsque j’étais moi-même Bâtonnier de l’Ordre des Avocats (1996 à 2000) et vous à l’époque jeune avocat.
Quant aux interventions voire immixtion des Associations professionnelles, notamment la Conférence Internationale des Barreaux de Traditions Juridiques Communes (CIB), nous leur demandons d’éviter de réagir sous l’effet de l’émotion plutôt que celui de la raison d’une part. Et de se montrer beaucoup plus respectueuse de la Souveraineté du Barreau de Guinée comme tout autre Barreau, des règles déontologiques, de l’éthique et la morale dans l’exercice de l’exercice de la profession d’Avocat, d’autre part.
En conséquence, veuillez considérer la décision rendue par le Conseil de l’Ordre des Avocats de Guinée comme réputée : « Juste et Équitable », qui ne pourrait souffrir que des voies de recours que la loi offre en l’espèce à Monsieur le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, cher Maître et très cher Confrère Ismaël Mamadou Konaté, Avocat au Barreau du Mali.
Maître Amadou Thidiane KABA/ Avocat d’Affaires au Barreau de Guinée et Pénaliste International à la (CPI, la Haye/Pays-Bas), Ancien Bâtonnier de l’Ordre des avocats de Guinée (1996 à 2000), Président du Comité pour la Promotion de la Justice Pénale Internationale (PCPJPI), Expert Consultant au PNUD et au HCDHG, Ancien Commissaire de l’Institution Nationale des Droits Humains ( INIDHG), Ancien Juge Conseiller à la Cour Constitutionnelle de Guinée ( 2015 à 2018), Écrivain Membre de l’Association des Écrivains de Guinée, Enseignant Chercheur dans les Facultés des Sciences Juridiques de Conakry/République de Guinée.