En Guinée, dans une lettre datée du 11 août dernier, largement diffusée sur les réseaux sociaux, le garde des Sceaux, ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, Charles Alphonse Wright, a demandé au Procureur général de poursuivre Ibrahima Kassory Fofana et d’autres hauts cadres de son entourage pour des infractions de « détournement, blanchiment, corruption et complicité ».
Maître Sidiki Bérété, avocat de la défense, estime que cela constitue ce qu’il appelle une « violation grave et délibérée du secret de l’instruction ainsi qu’un agissement délictuel de son ou ses auteurs ».
« L’affaire concernant l’Agence nationale d’inclusion économique et sociale (ANIES) est déjà examinée par le juge d’instruction. Les faits reprochés sont déjà débattus et (Ibrahima Kassory Fofana) s’est largement expliqué là-dessus. Qu’on cesse de l’accabler par voie de la presse, à tout moment, de façon médiatique, sans tenir compte de la présomption d’innocence ! À partir du moment où le juge d’instruction a examiné et évoqué le sujet, on ne peut plus initier une autre procédure.
Par rapport au détournement, on ne nous rapporte pas ce qui a été détourné. Par rapport à l’enrichissement illicite, par rapport à la corruption, qui est corrupteur ? Qui est corrompu ? Et on demande maintenant un règlement rapide. On va à l’audience publique, le peuple de Guinée saura si on a volé, si on a détourné ou pas et dans ce cas, on peut l’examiner. Par contre… qu’on arrête de le diffamer ! Que la présomption d’innocence soit respectée, que le droit de la défense soit respecté, que le principe de la liberté soit respecté. Franchement on invite même les autorités de la transition à faire respecter l’état de droit, notre aspiration », appelle-t-il.
Avec RFI