La sortie peu élégante, peu diplomatique, à la limite arrogante et paternaliste du président Bissau-guinéen, Oumarou Sissako Emballo, relativement à la crise guinéenne, à l’occasion d’une conférence de presse conjointe avec son homologue Français à Bissau, a fait grand bruit à Conakry.
Pour rappel, c’est sur un ton goguenard, que le sulfureux et très agité Président en exercice de la CEDEAO, répondant à une question en lien avec sa récente visite à Conakry, s’est lâché sans barguigner en ces termes : « j’ai été clair avec la junte Guinéenne que la transition ne doit pas dépasser 24mois » .
Une déclaration qui a été très mal prise par Conakry. Venant d’Emballo, Président de la Guinée-Bissau voisine, sur ce ton discourtois, il fallait s’y attendre. Et ça en valait la peine.
Sauf que les premières réactions des autorités Guinéennes, ont été toutes aussi maladroites.
Des réactions qui ont démenti un engagement pris par la Guinée, pour une durée de la transition ne dépassant pas les 24 mois. Pire, c’était à quelques jours d’une rencontre annoncée par la CEDEAO, pour évaluer, de nouveau, la bonne foi de la junte Guinéenne, à être dans la logique d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Grosse erreur !
Et voici le Chef de la junte en personne, le Colonel Mamadi Doumbouya, de tenter de corriger la double maladresse ou le double impair, sans toutefois démentir le délai annoncé.
C’est une réaction qui recadre la précipitation et le peu de précaution, qui ont caractérisé la sortie de son Ministre de l’administration du territoire, puis l’arrogance de son homologue Bissau-guinéen, qui lui a brulé la politesse d’annoncer, le premier, un compromis, s’il n’y en a eu.
Aussi impavide qu’un joueur à sa table de poker quand c’est une injonction qu’on lui fait, peu importe sa provenance, le Colonel Mamadi Doubouya réagit : « il n’est point question d’accepter qu’un quelconque rythme nous soit imposé », a-t-il martelé en conseil des ministres, jeudi, en présence d’une délégation malienne.
Cependant, on attend toujours de savoir ce qui a été fait dans le cadre de l’exécution du chronogramme et depuis quand le chrono a été lancé.