Le premier ministre, chef du gouvernement guinéen a invité les acteurs de la vie nationale à se retrouver autour d’un cadre dialogue pour décrisper l’impasse liée à la conduite de la transition. Dans une interview accordée à nos confrères de guineematin, le vice- président de l’UFDG Dr Fodé Oussou Fofana apprécie la démarche tardive. Pour lui, elle doit pas être une foire politique.
«Je pense que c’est une bonne chose. Le Premier ministre, qui est justement le patron du cadre de dialogue, est dans son rôle. On devait faire ça plus tôt, mais comme on le dit, il n’est jamais trop tard pour bien faire. L’essentiel est que la volonté qui est derrière, soit une volonté de bien faire. Pas une volonté de faire une fuite en avant, pas une volonté de gagner du temps, pas une volonté de donner l’impression à la communauté internationale qu’ils sont de bonne foi, tout simplement pour échapper à des sanctions, parce que le 3 juillet (date du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO) n’est pas loin. Si c’est une volonté réelle d’organiser un dialogue sincère et sérieux, nous disons que c’est une très bonne chose. Parce que c’est ce que nous réclamons depuis plusieurs mois maintenant. Un cadre de dialogue, ce n’est pas de la mamaya. Il ne s’agit pas d’appeler 150 personnes autour de la table. Ça, ce n’est pas un cadre de dialogue, rien ne peut sortir d’une telle rencontre. On connaît qui sont ceux qui doivent se retrouver autour de la table. On connaît les acteurs majeurs qui comptent, on connaît ceux qui ont intérêt à ce qu’on finisse cette transition, ceux qui ont intérêt à ce que les élections soient organisées.
Je ne parle pas des partis politiques qui sont devenus la mouvance de la transition. Ceux-ci n’ont aucun intérêt à ce que les élections soient organisées. Quand on amène ces gens-là autour de la table, ça va être de la mamaya. Donc, moi, ce que je voudrais conseiller au Premier ministre, s’il veut un vrai cadre de dialogue, qui va permettre à ce qu’on s’accorde sur l’essentiel, qui va nous permettre de sortir de la transition de façon apaisée, il faut absolument mettre autour de la table, les acteurs qui doivent se retrouver autour de cette table qui sont bien connus.
Donc, nous attendons la création du cadre de dialogue. Si c’est un cadre de dialogue bien structuré, avec des objectifs bien précis, devant un facilitateur de la CEDEAO et avec la participation du G5, nous y participerons. Parce que, avec un tel cadre, en deux jours, on aura résolu tous les problèmes, et ce pays va s’apaiser. Mais on ne va pas participer à un dialogue juste pour assister à un dialogue. Si c’est fait comme on a l’habitude de faire, refaire la même chose pour avoir les mêmes résultats, on n’y participera pas », rassure le responsable de l’Union des Forces Démocratique de Guinée.
Mohamed Saliou Camara