L’immersion des hauts cadres civils de la transition ne changera rien, absolument rien. Le 05 septembre a été pour, bon nombre des guinéens comme une résurrection. Les premiers discours ont sonné en nous (bas peuple) comme une ère de grands espoirs donc la victoire du peuple tant entendu.
Mais nous n’ignorions pas les recommandations sacrées de toutes religions monothéistes dont certaines stipulaient le pardon, la tolérance, acceptation, le partage, le respect des droits, nos devoirs envers l’autrui, toutes ses valeurs morales, religieuses, humaines qui sont et restent les ingrédients d’un vivre ensemble, d’un havre de paix durable, de la cohésion sociale ….pour un développement durable, avenir radieux et certains de tous les fils et filles de ce pays. Donc on n’a nullement pas besoin de règlements de compte, de violation des droits de l’homme, de nos textes de lois et de nos principes fondamentaux mais malheureusement tout se passent ainsi. Je suis d’accord qu’il faut condamner pour mieux éradiquer ces fléaux qui gangrènent la vie de notre nation.
Mais est ce que, il était nécessaire franchement de le faire, malgré la prétention de bien faire, en violant, peu soit il les droits de ces personnes? Cautionner leurs humiliations publiquement? La loi sociale puni mais elle tient évidemment compte de certaines choses au-delà des sanctions dissuasives, notamment : les la rééducation, la réinsertion sociale….Mon colonel vous avez trouvé ce peuple meurtri avec de moindres espoirs car notre foi Au Miséricordieux est si grande que nous acceptons tous.
Notre désespoir nous amène à observer de la même direction qui n’est autre que celle de nos dirigeants, nous observons, analysons les faits et gestes, nous décortiquons les discours tout, pour sortir de notre traumatisme, à la recherche de l’espérance et tant d’autres mais hélas à ce jour: Nous avons plus encore peur, parce que nous ne nous sentons pas du tout en sécurité par peur d’être kidnapper, attaquer par des bandits même en pleine journée et nos nuits sont hantées.
Nous avons peur d’aller à nos hôpitaux par peur d’être mal diagnostiquer afin d’être charcuter par un (apprenti doctor) qui pratique à la place du médecin légal. Nous ne savons plus quel domaine n’appartient pas à l’Etat, nous avons peur d’être déguerpis de nos habitations construites pas tant de sacrifices consentis durant toute notre misérable vie sur terre que nous avons obtenu en présence de ce même État (ministère de l’habitat, gouverneur, préfet, maire, chef de quartier, chef de secteur) dont les documents en font foi.
Sommes-nous fautifs pour avoir cru à ces autorités d’antan? À ces lois et principes d’antan? Il y a-t-il une 2ème vie pour réparer ça? Ou devons-nous rester dans la rue dans une république en occurrence âgée de 58 ans dont nous sommes originaires au nom d’une prétendue refondation? Cette refondation banni-t-elle certains fils et filles de ce pays ?
Nous avons peur de la nomination des personnes à la tête des départements ministériels si elles ne sont pas de notre ethnie, de notre cercle d’amis ou de familles parce que nous serons simplement écartés de tout. Plan de carrière estompé, dénigrement, révocation fantaisiste, chômage technique. Nous avons peur du quotidien car tous les prix augmentent à un taux incroyable du jamais vu et pourtant le taux des devises baissent. Nous avons peur d’être agresser par les hommes en uniforme encagoulés à toutes circonstances sans être inquiétés.
Nous avons peur d’être indigné, maltraités, humiliés voir même insultés, giflés par certains des hauts cadres à longueur des journées. Nous avons peur de la pérennisation des trafics d’influence, d’abus d’autorité, de la maltraitance surtout dans le privée ( industriel, minier, des établissements de commerce tenus surtout par des expatriés libanais, hindou, chinois )et autres où les travailleurs sont sous payés, humiliés , maltraités.
C’est ce que signifie notre chère refondation ? Quelqu’un m’a dit ceci: « Il y a trois façons de faire les choses, la bonne façon, la mauvaise façon et la façon militaire » parmi ces trois façons, laquelle incarne notre chère refondation?
Mon Colonel le problème de la Guinée se trouve réellement au niveau des civils à tous les niveaux, prétendus élites politiques, administratifs, publics, la vérité est que la grande partie de votre équipe gouvernementale, institutionnelles n’est pas à la hauteur de vos attentes pré citées haut dans vos premiers discours qui nous ont illuminé à plus d’un titre. Et si vous ne réagissez pas, le négatif risque d’entacher le côté positif que nous n’ignorons absolument pas de cette transition décisionnelle pour cette Nation. La gestion de ce pays est liée forcément aux petits détails, à la microéconomie, à l’éducation civique car le civisme a quitté ce pays.
Pour réussir, il faut forcément des hommes intègres pas des hauts diplômés en sciences occidentales. Pour combattre l’ethnocentrisme qui s’agrandi paradoxalement à votre temps car au paravent, dans l’administration, bien que ça existait mais c’était d’une manière modérée et maintenant faites le tour dans les départements.
Partout le ministre est soussou, il n’est entouré que par les siens et les autres laissés pour compte, remplacés, ignorés si ce n’est pas le cas ils ne sont éclatés de toutes décisions, juste figuratifs. La même chose se passe si le chef du département est peulh, malinké ou forestier. C’est très dangereux car ces pratiques renforcent la haine ethnique, la division totale. Jusqu’au 5 septembre les politiciens qui représentent 50% seulement nous ont conduit d’une manière ou autre à ce stade, si les scientifiques s’en rajoutent on ira où? Personne n’est indispensable, seule celle qui répand l’amour, la tolérance, le bon à vivre, qui rassemble, intègre, patriote.
Je pense que, près de 9 mois maintenant comme, le peuple est avec vous encore en grande partie, en tout cas moi personnellement j’y crois encore, il faut oser changer certaines têtes après ces évaluations. Mieux vaut frustrer des dizaines de personnes que de perdre l’empathie du bas peuple que nous sommes. Pour le moment notre cher navire vacille, la boussole est déséquilibrée, l’espérance s’amoindrit mais l’espoir est encore là car tous les ingrédients y sont pour un devenir radieux de ce peuple essoufflé, il suffit juste d’être au côté du peuple laborieux de Guinée.
Zénab Bangoura