A peine arrivé en Turquie pour des soins médicaux, Alpha Condé s’est fait entendre. L’ancien président guinéen a eu un entretien téléphonique avec son ami François Soudan, directeur de la rédaction de Jeune Afrique. Entretien au cours duquel il aurait exprimé sa déception vis-à-vis de certains cadres guinéens qui, selon lui, n’aiment pas leur pays.
« Pour l’heure, je me préoccupe de ma santé. Je ne souhaite pas parler de politique pour de multiples raisons, entre autres le comportement de certains cadres qui m’ont profondément déçu. Ce sont des Guinéens qui n’aiment pas la Guinée », a déclaré Alpha Condé, selon les propos rapportés dans un article de Jeune Afrique.
Visé par des poursuites judiciaires pour les crimes de sang commis sous son régime, Alpha Condé était interdit de sortir de la Guinée. Mais, l’ancien président guinéen a eu l’autorisation du CNRD, la junte militaire qui l’a renversé, d’aller se faire soigner à l’étranger. Il a quitté Conakry samedi dernier, 21 mai 2022, pour la Turquie.
Un voyage qui suscite beaucoup de réactions en Guinée et à l’étranger. Dans un communiqué publié ce lundi 23 mai, les avocats français du FNDC, le mouvement citoyen qui piloté la lutte contre le troisième mandat d’Alpha Condé, ont réclamé la « confirmation de l’intervention du procureur général près la Cour d’appel de Conakry dans la procédure d’autorisation du voyage d’Alpha Condé ».
Les avocats ont sollicité également l’obtention de « toute précision utile relative aux dispositions légales ayant fondé l’autorisation de voyage d’Alpha Condé par la junte ». En effet, beaucoup craignent que ce voyage médical ne soit qu’un simple prétexte pour permettre à l’ancien président guinéen de se soustraire de la justice.