Nous saluons tous la décision du gouvernement à interdire la prolifération des pharmacies non agréées. Mais, vouloir supprimer ce secteur informel sans aucune mesure palliative, serait pire que leur existence. Imaginez, combien de pharmacies agréées sont implantées ou représentées dans la Guinée profonde ? Elles ne couvrent même pas les 5% de nos populations. Il y a une dizaine de préfecture, y compris leurs sous-préfectures, districts et secteurs, qui n’ont même pas une seule pharmacie agréée.
En Guinée, c’est plus de 4500 quartiers et districts, sans compter des 15000 villages et plus de 321 sous-préfectures (Selon le dernier découpage de 2020). Comment faut-il faire pour que chacune de ces circonscriptions ait au moins une pharmacie agréée ou leur point de vente. Voilà le challenge des autorités en charge de la santé publique ! Il faut libérer le secteur informel de la pharmacie tout en s’assurant que ce ne sont pas des produits contrefaits ou périmés.
La seule différence, c’est la licence, sinon, la plupart de ces pharmacies non agréées ont les mêmes fournisseurs que celles agréées. Donnez- les le temps de vendre leurs produits. Ensuite, il faut exiger aux pharmacies agréées de s’installer partout dans le pays, jusqu’à dans les derniers villages, avant d’interdire aux pharmacies non agréées de vendre leurs produits.
Également, il faut optimiser les prix des pharmacies agréées qui abusent de nos populations. Tout le monde aime les pharmacies agréées, mais, c’est la différence de prix qui fait que beaucoup font dans les pharmacies non agréées. Sinon, cette crise de médicaments fera encore plus de victimes.
Gandhi le Guinéen