Affaire société BINHAI PECHE contre le préfet de Dubréka et Cie, le feuilleton judiciaire a débuté ce lundi 9 mai 2022 au tribunal de première instance de Dubréka. Ce jugement concerne le secrétaire général du ministère de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime, Amara Kaba, du préfet de Dubréka, le colonel Aboubacar Sidiki Traoré et autres. Ces derniers sont poursuivis pour plusieurs charges : Abus d’autorité, menaces, violences et des faits de discrimination à l’endroit de la société de pêche BINHAI PECHE, laquelle est partie civile dans cette affaire.
L’ouverture de ce procès a été marquée par la fixation des cautions en attendant les débats de fond. Ce dossier qui a fait couler autant d’encre et de salive porte sur trois dossiers, le premier concerne le colonel Aboubacar Sidiki Traoré, préfet de Dubréka, et Aboubacar Soumah. Pour celui-ci, le tribunal a fixé le montant de la consignation à 2 500 000 francs guinéens, avant de renvoyer l’affaire au 18 mai prochain pour les débats. Le second dans le même feuilleton c’est la poursuite contre Amara Kaba, secrétaire général du ministère de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime, Natalie Nadine et Amara Camara. Sur ce cas, la juridiction de Dubréka a fixé comme consignation 4 000 000 de francs guinéens avant de renvoyer le procès au 1er juin prochain. Le dernier dossier concerne Fatoumata Saran Sylla, directrice de la marine marchande, Fatou Aribot, conseillère principale du ministre de la pêche, de l’aquaculture et de l’économie maritime. Pour cette affaire, le tribunal a fixé le montant de la consignation à 2 000 000 de francs guinéens, puis renvoyé le dossier au 1er juin prochain.
« La première audience est consacrée à la fixation de la caution. Elle a été fixée dans chaque dossier à des montants que nous trouvons raisonnable, nous allons payer ces cautions: le 1er dossier 1.500.000gnf, 2ème 4.000.000gnf et le 3ème 5.000.000gnf. Nous allons payer ces cautions pour que le 18 Mai 2022 l’audience commerce pour déboucher le 1er Juin. La directrice générale de BINHAI PECHE Madame Fanta Keita souffre beaucoup. La société a beaucoup investi, elle n’a rien bénéficié encore et on continue de l’embêter et elle n’a pas d’autre choix que de se battre. Nous allons continuer à se battre pour que justice soit rendue afin que les intimidations et les menaces cessent pour qu’elle puisse jouir du contrat de concession obtenu dans les mains de l’État. Le premier dossier qui concerne le préfet et le secrétaire général débutera le 18 Mai 2022, les deux autres seront renvoyés au 1er juin 2022. Le droit discipline le pouvoir, mais il ne le domine pas. Nous reprochons à ces prévenus la discrimination et l’abus d’autorité », a précisé Me Salifou Béavogui, Avocat de la société BINHAI PECHE qui précise, « Binhai-pêche qui est une société de pêche industrielle ayant investi beaucoup d’argent dans la construction d’un port ici (à Dubréka), un investissement qui va au-delà de cinq millions de dollars, mais qui est persécutée aujourd’hui. Elle a toutes les difficultés à mettre en œuvre ses programmes d’activités. Donc, elle tient à ce que justice soit rendue.
C’est pour cela qu’elle a poursuivi l’actuel préfet de Dubréka, le secrétaire général du ministère de la pêche et quelques cadres du même département, qui ont effectivement discriminé cette société par rapport à d’autres sociétés. Il est curieux aujourd’hui que des sociétés qui ne peuvent même atteindre à la cheville de Binhai-pêche, qui a un port d’attache, qui a des navires, qui a des moyens pour fonctionner, puissent obtenir des licences de pêche sans que Binhai-pêche ne puisse en obtenir, et que ce soit ces différentes sociétés qui prennent le port de pêche construit par la société Binhai-pêche pour port d’attache », a expliqué l’avocat.
Pour la défense, « Même si les infractions sont les mêmes, mais les trois dossiers sont distincts et nous- nous défendons Amara Bangoura, directeur de EVAPECHE et la fille de Madame Eva. Dans notre cas le tribunal a donné notre consignation à 4.000.000 gnf et le dossier est renvoyé au 1er juin. La partie civile a cité beaucoup de biens lors de l’installation du port, il faut forcément une expertise et lorsque le tribunal va commettre un expert, il sera obligé de rémunéré l’expert c’est pourquoi on a fait cette proposition de 500.000.000gnf pour permettre au tribunal de faire face à tous les frais liés à cette procédure », a indiqué Me Mamadi Doumbouya.
A préciser que la société BINHAI PECHE, pour le démarrage et le fonctionnement de ce port a mobilisé 12 millions de dollars.
François Lelano 621498176