L’expression « La justice sera la boussole qui va orienter tous les guinéens », est aujourd’hui considérée par les grands connaisseurs du droit du deux poids deux mesures, c’est-à-dire une chose et son contraire. C’est en ces termes que Me David Béavogui qualifie l’affaire dite de certains hauts gradés de l’armée du 5 Avril dernier. En effet, dit- il, « c’est jour que le haut commandant de la gendarmerie nationale, directeur de la justice militaire, le colonel Balla Samoura, s’est rendu à la maison centrale pour extraire le gendarme Jacques Zakama Koïvogui, lui demandant de présenter des excuses à la hiérarchie ». Il a fait cette déclaration à la faveur d’une conférence de presse qu’il a animé ce vendredi 7 mai 2022.
A l’entame Maître David Béavogui, Avocat au barreau de Guinée dénonce le non-respect des procédures judiciaires à l’encontre de son client, Jacques Zakama Koïvogui.
« Nous défendons toujours notre client Jacques Zakama Koïvogui dans le dossier du pont 8 Novembre. À la prise du pouvoir par le CNRD, le groupe de militaires avait été conduit devant le tribunal militaire de Conakry. Parmi lesquels un officier de police judiciaire. Ce qui concerne ce groupe a été pris en flagrant délit, ils ont été placés sous mandat de dépôt. En raison de son statut, nous avons entamé des procédures judiciaires devant la chambre du juge d’instruction, c’est de là est intervenu un arrêt numéro 60 le 06 décembre 2021 qui a annulé complètement la procédure. C’est cet arrêt qui a permis au parquet général de le (Jacques Zakama Koïvogui) citer directement comme le recommande la loi devant la chambre correctionnelle de la cour d’appel de Conakry. Malgré l’arrêt qui a annulé la procédure, notre client a comparu sous mandat de dépôt. Entre le 06 décembre 2021 et le 20 Avril 2022, notre client a fait l’objet de détention illégale, arbitraire, parce qu’il n’y avait aucun crime de détention qui pouvait le maintenir en prison. Le 20 Avril 2022, il a été libéré nuitamment, il m’a appelé vers 22h pour me dire “maître je viens d’être libéré et nous sommes au nombre de 6 personnes dans deux pick- ups en direction de l’intérieur du pays”. Jusqu’au matin je n’ai pas pu fermer mes yeux, on le largue à Mamou comme un colis et c’est là où on lui tend son arrêté de mutation à Mali yimbering avec interdiction formelle de venir à Conakry. C’est décision ne vient pas d’un juge, même un procureur ne peut pas interdire à un citoyen de ne pas circuler sur son territoire », a-t-il flétrit.
Il s’agit de l’affaire de vol des 245.000.000 de francs guinéens le 06 septembre dernier dont Zakama a été cité, maître David donne des précisions.
« Selon un témoin qui était sur les lieux, dans ce problème- là, le monsieur-là n’a rien à voir dedans ». Quand il y a eu le vol, les enfants ont envoyé l’argent où il y avait le siège des forces spéciales, c’est de là où les jeunes soldats se sont révoltés que cet argent ne sera pour aucun État. Jacques était le seul gendarme dans le mouvement, il ne connaissait même pas les éléments des forces spéciales, mais ce témoin qui est venu le voir en l’arme braqué sur lui et a dit non qu’il va témoigner partout dans cette affaire. Il a dit ceci, « entre moi et Dieu le jeune-là n’a rien à voir dans ça, je jure je lui ai trouvé en genou, il pleurait même, je lui ai dit de se calmer, je connais les enfants il s’agit de Abdoul Karim et Djibril Daffé. Après la radiation des deux soldats Zakama était ici avec nous au palais Mohamed 5. Je suis vraiment étonné que Zakama soit en prison, je suis prêt à témoigner partout », a-t- il rapporté.
A cette allure indique- t- il, « nous ne sommes pas prêts pour rétablir la vérité, au début de ce problème nous avons eu des soupçons d’ingérence dans cette affaire, le 05 Avril dernier, quand nous avons eu l’arrêt de la cour d’appel de libérer Zakama Koïvogui à 22h 30 mn, le haut commandant de la gendarmerie nationale s’est rendu à la maison centrale extraire notre client et lui a demandé de présenter ses excuses à la hiérarchie, mon client n’a pas obtempéré. Ça, nous dénonçons avec la dernière énergie et nous mettons au courant l’opinion nationale et internationale de ces agissements. Nous avons été dangereusement surpris de constater l’enrôlement du dossier le Mercredi passé, le parquet qui a retenu un an de plus à l’absence d’un des prévenus qui est interdit de séjour à Conakry, en vertu de quoi ? », S’interroge l’avocat de la défense face aux journalistes.
Il termine en disant ceci, « Nous ne voudrions pas que des innocents soient condamnés et les coupables soient libérés », à propos de son client le sous-lieutenant Jacques Zakama Koïvogui. Il indique par ailleurs que son client actuellement muté en province après plusieurs mois de prison est toujours de grade sous-lieutenant.
La Rédaction