Il s’agit d’un conflit teinté d’abus d’autorité et d’ingérence dans une affaire judiciaire pendante opposant la société BINHE PECHE à Madame Éva et Cie à propos de l’exploitation du port construit par BINHE PECHE à Dubréka. Une société de pêche assermentée par les autorités locales et administratives en 2016. Les associés guinéens et chinois de cette entreprise de pêche, évoluant sur le littoral Boké, Kamsar, Boffa qui ont eu toutes les autorisations ont fini par construire un port avec un financement de plus de 12 millions de dollars.
Par la suite, ils se sont vus expropriés du port avec la complicité des anciennes autorités proches du pouvoir d’Alpha Condé à la suite d’un appel relevé. La directrice générale de BINHE PECHE sera ainsi contrainte de s’installer à Coyah.
« Depuis 2017, la société BINHEPECHE qui évoluait vers le littoral Boké, Boffa, Kamsar et Dubréka a décidé de créer un port de pêche très avancé. Cette société de pêche à l’époque avait 8 bateaux. Ces bateaux opéraient normalement, voyant leur activité prospérée, prendre de la dimension, car, les associés composés de guinéens et chinois ont décidé de construire un port à Dubréka. Ils ont commencé les démarches entre Boké, Kamsar, Boffa arrivés à Dubréka, ils ont découvert un bras de mer qui est à quelques 5 kilomètres de Dubréka qu’on appelle köpêrin et qui abritait un port artisanal d’un côté, de l’autre côté un espace libre qui pouvait recevoir des navires appartenant à la société BINHE PECHE. Depuis 2016 au vu et au su de tout le monde les actionnaires de la société ont mené toutes les démarches auprès des autorités, des coutumiers, des villageois et des responsables de la préfecture de Dubréka, du ministère de la pêche. Toutes les autorités ont été touchées pour pouvoir permettre l’obtention de toutes les autorisations nécessaires pour la construction du port, qui, il faut le rappeler qui était à un état sauvage, totalement sauvage, car sur ces lieux vivaient les animaux féroces. Le permis de construire a été délivré par les autorités dans la transparence. Ensuite une concession de 15 ans a été signé entre l’État guinéen et la société BINHE PECHE, à l’époque l’Etat guinéen était représenté par le ministre de la pêche monsieur André Charles Loua. C’est lui qui avait signé cette concession. Sur la base de licence, la société BINHE PECHE a investi plus de 5 millions de dollars pour construire le port, les preuves sont encore vérifiables. La construction du quai, des logements, du garage, des navires, le dépôt de carburant, le maintien des lieux, tout cela calculé avait donné un premier temps 5 millions de dollars, plus les 8 navires dont la société dispose et le tout pouvait atteindre 12 millions de dollars.
Après avoir fait tous ces gros investissements, madame Touré née Fanta Keita, la directrice générale de cette société, a été appréciée car, elle a sérieusement investi et toute la préfecture de Dubréka était tellement contente, le poisson n’était plus une denrée rare. Toutes les préfectures et communes voisines étaient chaque matin dans ce port et le prix du poisson était redevenu moins cher et la priorité était donnée à Dubréka. Il fallait suffisamment servir Dubréka en poissons avant d’autres, c’était l’un des objectifs de BINHE PECHE qui a accepté de venir investir immensément dans ce port. Maintenant que les activités ont commencé à être florissantes, maintenant que le port a commencé à faire des résultats, automatiquement monsieur l’ex- préfet de Dubréka Oumar Sylla, alias « le bon », en complicité avec Madame Eva et Amara Bangoura se sont donnés les mains pour créer toute sorte de difficultés à cette société allant jusqu’à l’emprisonnement des chinois et les empêcher même d’accéder au port. Cette dame Fanta Keita qui n’est adossée à personne, qui ne s’appuie pas sur un ministre, ni autorité, mais qui travaille à la sueur de son front a été chassée du port, ses bateaux dépouillés, ses travailleurs expulsés par les faits de gestes de monsieur l’ex- préfet Oumar le bon et madame Eva qui, à l’époque les deux étaient au cœur du pouvoir défunt. La dame Éva est allée jusqu’à créer des sociétés de pêche appelées EVAPECHE et KARAS PECHE. Finalement la dame Fanta Keita a traîné ici à Conakry, tapé à toutes les portes pour dénoncer l’injustice, afin que les autorités compétentes d’alors entendent raison et acceptent qu’elle revienne continuer à gérer son port à la satisfaction de tous, mais elle a été interdite de séjour à Dubréka. Désormais ses captures n’étaient même plus reçues à Dubréka. L’ex- préfet étant puissant à l’époque à continuer à empêcher madame Fanta d’accéder à son port », a détaillé l’avocat Me Salifou Béavogui qui précise que toutes ces tracasseries ont eu lieu sous le régime d’Alpha Condé.
A la suite du changement survenu le 5 septembre dernier et qui porté le CNRD au pouvoir l’affaire poursuit son cours normal dit- il, « Une plainte régulière fut déposée contre l’ex- préfet de Coyah, madame Éva et Amara Bangoura à la suite d’un procès juste et équitable ténu au cours duquel la défense fut complètement respectée, l’ex- préfet, madame Eva et Amara Bangoura ont été condamnés à 5 ans chacun et au paiement de 10 milliards de francs guinéens pour dommage et intérêts causés à la société BINHE PECHE de 2017 à 2021, date à laquelle le procès fut engagé. C’est par la suite la société BINHE PECHE a réintégré le port, parce qu’ayant une licence d’exploitation pendant 15 ans et ayant investi aujourd’hui plus de 12 millions de dollars et des conventions liées aux parties. L’État a l’obligation de respecter ses engagements régulièrement souscrits, dont ce contrat existe en bon et due forme et est loin d’atteindre son terme. Il faut faire comprendre à l’opinion nationale et internationale, ces abus causés à la société BINHE PECHE à travers des personnes dont nous venons de citer », a regretté Me Salifou Béavogui
Une action judiciaire pour réparer cette injustice sera introduite, puisque ceux qui ont construit le port y ont été expulsés. Selon Me Salifou Béavogui, c’est quand l’entreprise BINHE PECHE a commencé à bien produire que Madame Eva et Cie ont créé tous les problèmes. D’ailleurs, l’actuel préfet de Dubréka qui a pris position et inviter à Comparaitre le 9 mai prochain a réuni des gens et dit haut et fort qu’il ne présentera pas et s’en fiche de la justice, a expliqué Me Salifou Béavogui qui dit avoir des images dans lesquelles le préfet de Dubréka Aboubacar Sidiki Traoré se moque de la justice.
« Je suis vraiment révolté, complètement déboussolé, les mots me manquent, parce que pour moi avec le changement que nous avons connu, il fallait rompre avec toutes ces anciennes pratiques qui sont de nature à ternir l’image de la justice. Ils sont entrain de violer les principes les plus élémentaires. Effectivement ses propos m’ont été rapportés, plusieurs personnes ont été témoins que le préfet de Dubréka Monsieur Aboubacar Sidiki Traoré aurait déclaré haut et fort qu’il s’en fiche de la justice. La raison est toute simple, il est convoqué le 09 Mai au tribunal de Dubréka pour des faits qualifiés de discrimination et d’abus d’autorité sans oublier le trafic d’influence dont la société BINHE PECHE très avancée et semi- industrielle est victime et ce, avec des agissements de monsieur le préfet de Dubréka et certaines personnes tapis dans l’ombre », dénonce-t- il.
Et pour finir, il (Me Salifou Béavogui) a terminé son allocution à travers ces citations. « La loi du plus fort n’est pas toujours la meilleure, c’est la raison de la loi qui est toujours la meilleure », « nous avons eu les mêmes cas dans le passé, mais force est restée au droit », a-t-il lancé.
François Lelano 621498176