En conférence de presse ce lundi 11 avril 2022, les avocats de Dr Ibrahima Kassory Fofana ont réfuté en bloc la violation de la procédure ayant conduit l’ancien premier ministre guinéen et plusieurs autres anciens dignitaires en prison. Pour Me Salifou Béavogui, depuis le 5 septembre dernier, jour de la prise du pouvoir par le CNRD, on a assisté à une chasse aux sorcières qui a commencé par l’interdiction de sortie des anciens ministres.
« Depuis le 5 septembre, la chasse aux sorcières a commencé, nous l’avons dénoncé. Les anciens ministres ont été systématiquement interdits de sortir du pays sans procédure légale, leurs avoirs sont confisqués et aussitôt ce sont les convocations qui sont éparpillées dans leurs domiciles sans aucune enquête. J’ai compris aujourd’hui que personne n’a négocié avec lui, son objectif c’était d’aller en vitesse pour mettre tout le monde devant le fait accompli et accompagner nos clients en prison. Devant lui, on n’avait aucune possibilité de discuter évidemment de leur liberté, c’est ce qui est dangereux, lorsque vous êtes en face les magistrats on est rassuré, mais si c’est les missionnaires c’est grave, parce qu’ils agissent en fonction des missions assignées. Monsieur Aly Touré procureur spécial de la CRIEF n’est pas un procureur de la dernière minute, il vient d’un tribunal d’une région de Conakry. Il sait comment et à quand il faut programmer un dossier en pleine d’année, si il a la responsabilité d’engager la procédure en flagrance, il devrait en honnêteté intellectuelle pour le respect de la loi, le respect de nos clients, le respect de la procédure, de tous les textes qui régissent la matière au moins attendre qu’on aille devant les juridictions du jugement pour voir ce qui devrait être fait. Mais il sait qu’en allant devant la juridiction le préalable il aurait été question de la mise en liberté de nos clients, il a cru séduire le juge d’instruction. Nous irons jusqu’au bout pour nous battre, pas pour un homme mais pour un système pour le respect des libertés dans notre pays », a souligné l’avocat de Kassory et Cie.
Quant à Maître Mamadou Ismaël Konaté, avocat au barreau de Paris, il a mis en cause le procureur spécial parlant qualifiant la détention des anciens ministres du gouvernement Alpha Condé d’illégale et d’illégitime. « Le procureur spécial a décidé de décerner un mandat de dépôt de quatre ministres au motif qu’ils sont subjectifs au détournement des derniers publics, des faits de corruption et de blanchiment d’argent. Trois infractions majeures, relevaient plutôt d’infractions criminelles, aujourd’hui ces infractions valent à l’État de Guinée depuis l’installation du régime qui est en place de prendre une loi spéciale par l’effet de l’ordonnance pour restituer une juridiction, mais également une procédure spéciale sur la base d’infractions spéciales. Ces droits d’infractions sont des infractions qui fondent la compétence de la crief, nous avons un procureur spécial en parfaite connaissance qui a décidé de violer aveuglément la loi et le droit de nos clients en permettant d’opprimer leurs libertés, ce qui est un crime. Vous avez vu aujourd’hui sa prise de parole dans les deux radios et on se fera fort demain matin pour lui répondre dans les deux Ondes, Dans les mêmes conditions par lesquelles il a mis nos clients en cause. Il a fabriqué de poursuites sur la base du flagrant délit d’imagination, flagrant délit d’illusions, un flagrant délit juste pour le seul et unique besoin de décerner un mandat au moment où les quatre(4) ministres étaient dans son cabinet. Lui procureur spécial de la crief n’avait aucune qualité, aucun droit de décerner un mandat à l’encontre de ces quatre ministres », a-t-il soutenu.
François Lelano