La structure jeunes engagés pour le rassemblement et le développement de la Guinée en abrégée JERDG est une association des jeunes engagés pour l’épanouissement de la paix, le rassemblement et le développement en République de Guinée. Depuis un bon moment la structure est active sur le terrain pour sensibiliser la population afin de cultiver la cohésion sociale. Soucieuse pour la réussite de la transition, son coordinateur Youssouf Kanté apporte quelques pistes de solutions à la situation sociopolitique guinéenne pendant cette période de transition, au cours d’une interview accordée à la rédaction du site investigatorguine.com
-Investigatorguinee.com : Bonjour monsieur Kanté
-Monsieur Kanté : Bonjour M. le journaliste
-Vous êtes le coordonnateur de l’association des jeunes engagés pour le rassemblement et le développement de la Guinée… pensez-vous de la situation sociopolitique de notre pays par rapport aux assises nationales ?
Les assises en Guinée ne sont pas une actualité, c’est un besoin crucial que le peuple de Guinée a toujours souhaité et que le CNRD nous offre déjà cette opportunité de s’exprimer et de parler de tout ce qui s’est passé. Je crois que c’est vraiment important et nous avons besoin de les soutenir. Il faut vraiment les soutenir pour que ces assises puissent réussir. Les assises ne sont pas pour le CNRD, ni pour un parti politique, mais c’est pour le peuple de Guinée et ça y va dans la stabilité de notre nation. Ça ne commence pas d’aujourd’hui, c’est depuis la date de l’indépendance, il y a eu toujours des moments difficiles de notre histoire, il y a eu l’agression portugaise en Guinée, il y a eu le décès du feu Ahmed Sékou Touré, en 1984 l’avènement du CMRN au pouvoir et le peuple a été quelque part victime, que ça soit du gouvernement ou de nos propres exactions entre nous même. Il est vraiment important que toutes les parties prenantes mettent la balle à terre et acceptent de contribuer à la réussite de ces assises nationales.
Votre structure était-elle présente lors de la rencontre des organisations de la société civile avec le MAT, le weekend dernier, à l’hôtel Kaloum ?
Non, je n’ai pas été informé et notre association n’a pas été informée. On n’a pas reçu de courrier de la part de cette entité sociale. Comme vous le savez en Guinée dès fois d’aucuns pensent que la société civile se résume à un seul groupe. Il est extrêmement important que tous les acteurs de la société civile se concertent et se donnent des positions allant dans le sens de l’apaisement, dans le sens du rassemblement et dans le sens de l’unité nationale surtout dans la mesure où la société civile est beaucoup critiquée aujourd’hui auprès de la population guinéenne qui n’a pas assez confiance en elle. C’est le moment de montrer au peuple le rôle que les organisations de la société civile doivent jouer pendant cette transition. C’est ce que je pourrais dire par rapport à cette invitation, mais malheureusement on n’a pas été invité.
Il a été question lors de cette rencontre des organisations de la société civile, de ressortir les approches et attentes pour la réussite des assises. Dites- nous qu’elles seraient vos propositions ?
Quand on prend les attentes, il faut penser d’abord à l’apport. Tout ce que nous attendons des assises c’est de voir les guinéens se réconcilier entre eux, regarder dans la même direction, se battre pour le développement de la nation sans distinction d’ethnies, de races, de religions. Ce que nous devrons faire pour ces assises, c’est de mobiliser les guinéens autour du CNRD pour qu’elles puissent réussir. Si les assises réussissent, c’est la société civile guinéenne qui a réussi. Aujourd’hui la société civile guinéenne est un acteur majeur de cette transition, sa voix compte beaucoup pour cette transition. Tout ce que nous pouvons faire, c’est d’apporter notre soutien, notre compétence, d’apporter tout ce qui est outil nécessaire pour la réussite de ces assises.
Quelle sont vos perceptions par rapport au chronogramme de la transition ?
Je donnerai trois(3) ans pour vraiment réussi la transition. La transition en Guinée n’est pas une question de chronogramme pour le moment, il extrêmement important que les guinéens sachent que les programmes et les évaluations en cours doivent faire l’objet d’une grande réflexion de la part du CNRD, de la part de la société civile et de la part des partis politiques. Ces réflexions, d’autres en ont fait, ils ont déposé et ces rapports sont en train d’être analysés pour trouver un chronogramme consensuel comme l’a dit monsieur le Président du CNT je cite, ‘’la durée ne sera ni longue et ni courte’’, ça veut dire ça sera un chronogramme accepté de tous, et que tous les guinéens se sentent dans ce chronogramme, que toutes les problématiques soient prises en compte.
Quelle lecture faites- vous sur les procédures d’interpellation de la crief (cour de répression des infractions économiques et financières) ?
J’ai beaucoup apprécié la mise en place de la crief en tant qu’acteur de la société civile guinéenne. Dans toute administration, on doit parler de la redevabilite et qui parle de la redevabilite, fait allusion à ceux qui ont géré le pays qui doivent rendre compte. Mais la façon de rendre compte, c’est une question pertinente et importante. Imaginer quand on a mis cette structure judiciaire en place c’est pour faire comprendre aux guinéens que si hier on pouvait prendre l’argent de l’État, aujourd’hui c’est fini. Et si cela est vrai et que la justice est la boussole de notre transition, il est important que le travail qui doit être fait à ce niveau doit être un travail bien réfléchi en amont, il ne faudrait pas que le travail soit fait à la chasse aux sorcières. Il ne faudrait pas que les procureurs, les juges, les avocats… prennent les actualités et les insèrent dans les problèmes judiciaires comme nous le constatons aujourd’hui. Il fallait interpeller les anciens dignitaires avant leur congrès pour le choix de leur futur président pour diriger le RPG arc-en-ciel.
Mais Pourquoi attendre jusqu’après deux jours pour l’appeler ? C’est une façon d’humilier nos propres cadres, je ne suis pas pour cette démarche, il ne faut pas les juger en fonction de leur appartenance politique ou de leur appartenance sociale.
Monsieur Kanté nous sommes au terme de cette interview, dites- nous, comment évolue votre structure JERDG (jeunes engagés pour le rassemblement et le développement de la Guinée) pendant cette période de transition ?
La structure se porte très bien, on évolue très bien sur le terrain. Comme on vous l’a informé, l’objectif de notre structure c’est de rassembler tous les guinéens au tour d’un idéal commun. Vous le savez le rassemblement n’est pas quelque chose qui se fait en une journée, c’est comme les assises dans notre pays aujourd’hui, il y a des démarches qu’il faut mener et ces dernières vont aboutir à quoi ? Il faut tenir compte d’un certains points de notre pays, les déchirures sociales sont énormes entre les communautés et cela est dû aux acteurs politiques, ceux de la société civile que nous sommes. Aujourd’hui, qu’est- ce qu’il faut faire pour bannir ? Ce n’est pas à un seul jour qu’on peut le faire quand même. Vraiment on est en train de travailler sur le terrain en appelant nos frères et sœurs à se comporter en guinéens et non en malinké, ni en peul et en soussou… Aujourd’hui toi tu es là, tu n’es pas soussou, peulh, malinké mais tu es guinéens. Les questions qu’on est en train d’aborder c’est pour la Guinée, ce n’est pas pour une ethnie, ni pour une communauté. Le mot ethnie ne doit plus trouver sa place dans notre pays. Si la diversité ethnique n’est pas une force pour développer notre pays, ce n’est pas quand même une faiblesse, parce qu’il y a des pays qui ont plus d’ethnies que la Guinée, mais ils arrivent à se développer, à gérer, à trouver les solutions à leur État. Si la gouvernance est fondée sur le résultat, je ne crois pas si les effets ethniques peuvent affecter notre pays. Il faut que cela soit utiliser au niveau de la gouvernance et que les partis politiques mettent dans leurs programmes la sensibilisation de la population sur la paix et l’unité nationale, car sans unité nationale, il n’y a pas de développement…
Monsieur Kanté Youssouf, Coordinateur des jeunes engagés pour le rassemblement et le développement de la Guinée (JERDG), merci d’avoir répondu à nos questions.
C’est à moi de vous dire merci