Annoncé dès la prise du pouvoir par les militaires le 5 septembre dernier, un ensemble d’organisations de la société civile guinéenne avait pour ambition de mettre en place une coalition des organisations de la société civile guinéenne, dont le seul but était de pouvoir parler d’une même voix et de regarder tous dans la même direction en vue d’apporter quelques choses de potable pour la réussite de la transition. Malheureusement, l’initiative est restée dans les rêves. Rencontré par notre rédaction, Kaba Diané, coordinateur du mouvement citoyen explique les raisons.
«Quand il y a eu le changement dans le pays, je pense bien qu’il fallait se mettre ensemble pour pouvoir dialoguer. En quelque sorte on n’a pas pu avoir les gens qu’il fallait pour pouvoir dialoguer, c’est à dire des personnes qu’on voudrait qu’elles soient dedans avec force pour former un bloc. Il y avait quelques dizaines d’ONGs qui étaient présentes, elles ont adhéré à l’idée parce qu’elles ont vu que c’était organisée et elles ont la pertinence que cela pouvait apporter quelque chose, mais comme les gros ne sont pas venus on n’a pas pu former le bloc. Les premiers qui ont adhéré, ont compris qu’il fallait se mettre ensemble, ils ont compris l’idée et la pertinence de la coalition, avec quinze mille (15.000). Avec les organisations de la société civile en Guinée, si chacun parle de son côté ce qui veut dire qu’on ne pourra jamais parler de convergence en Guinée. Il faut se mettre ensemble pour parler d’une même voix, aujourd’hui on est en train de faire des concertations pour pouvoir redynamiser la coalition », a-t-il expliqué.
Le coordinateur du mouvement citoyen a par ailleurs apporté son constat sur la transition guinéenne. «Ma vision des choses ne reflétait pas ma lecture de la situation. Je ne vis pas de la société civile, je prends le restant de mon temps et je le consacre à la nation, je voyais cela comme une sorte d’apport. Avec la transition j’ai compris qu’il fallait être dans une association formelle et avoir une documentation légale avant de pouvoir prendre la parole pour intervenir ou apporter les choses. Pour les apports d’idées, je n’avais pas d’espace où je pouvais apporter quelque chose, ce qui a fait que j’ai consacré mon énergie à la formation et à l’insertion des jeunes », a-t-il précisé.
Le coordinateur du mouvement citoyen reste perplexe sur l’évolution de la transition «Ce n’est pas évident, quand on voit d’où on vient et où on a envie de partir sur les ressources dont on dispose pour y arriver. Vouloir trop commenter, on risque d’être dans le lot des gens qui critiquent seulement et vouloir dire encore que tout est rose alors que ça ne l’est pas, c’est qu’on est en train de faire de la démagogie. La Guinée pour changer les choses, il faut bien commencer. D’abord par les choses parfaites, il faut encourager les gens qui ont l’initiative déjà. On ne peut pas dire que tout va bien et on ne peut pas dire que tout est mauvais ». Il a aussi donné son point de vue sur les assises nationales. « Si le président colonel Mamadi Doumbouya pense qu’il est important d’organiser les assises nationales avant d’aller même aux élections, je ne suis pas contre, parce qu’il a plus d’information, selon son statut. Nous allons voir qu’est-ce que cela apporte. De fait d’initier c’est déjà très bon ».
François Lelano 621498176