Le phénomène de violences basées sur le genre ne date pas d’aujourd’hui, c’est depuis des lustres. C’est pour inverser la tendance que la structure a réuni ce vendredi 18 mars 2022 les acteurs au lycée Donka. Thème retenu par l’institution « Espace étudiants », « Halte aux violences faites aux femmes ». Cette première édition a été dédiée « Prix M’mah Sylla ». Cette jeune dame qui a été à plusieurs fois violée par des médecins supposés avant de rendre l’âme après une série d’intervention sans succès.
Son coordinateur Sékou Keita a précisé les objectifs de sa structure en vue d’éradiquer ce phénomène. « Nous avons constaté ces derniers temps des cas de viols dans les établissements scolaires, dont les élèves sont victimes. Si par le passé c’était loin du milieu scolaire, aujourd’hui ni les élèves, ni les enfants à la maison, ne sont pas épargnés. Pour mieux lutter contre ce phénomène, il faut sensibiliser et organiser les débats pour attirer l’attention des décideurs sur la problématique et amener les autorités à mieux prendre les décisions qui peuvent permettre à ceux qui sont victimes de viols à vivre dans la société sans être stigmatisés. Nous avons estimé pour cette première édition lancé le prix « M’MAH SYLLA ».
Le cas M’mah Sylla a suscité beaucoup de réactions et d’indignations au sein de l’opinion. Cette victime, de l’avis de Sékou Kéita est le symbole de la lutte contre les violences basées sur le genre. « Nous avons décidé de décerner un prix à ceux qui vont se lancer dans la lutte contre le viol, mais le prix va s’appeler « prix M’MAH SYLLA » et derrière on fera les plaidoyers pour qu’on puisse dédier s’il faut une journée nationale à elle qu’on va appeler journée M’mah Sylla. Cette initiative est de faire comprendre aux élèves, que lorsque vous êtes victimes de viols, vous ne devrez pas avoir honte, vous devrez dénoncer, vous devrez remonter les informations. Désormais, c’est les violeurs qui doivent avoir honte, mais pas les victimes », a estimé M Sékou Keita, Coordinateur de la structure Espace étudiant.
Pour Makalé Camara, ex- ministre des affaires étrangères les filles doivent s’illustrer dans ce combat. « Si vous avez des objectifs, vous y décollées. Vous êtes en classe avec vos petits amis, s’ils vous aiment, ils doivent vous aider à étudier, ils ne doivent pas bloquer votre route. Avec un enfant sur le dos vous ne pouvez pas poursuivre les études. Posez-vous la question, si je tombe en grossesse, est-ce que je ne vais pas rester à la maison et mon homme va continuer à suivre ses cours », a-t-elle interpellé.
Mariame Sylla, élève en classe de 10 ème année, participante de cette rencontre quasi- désemparée face à la flambée du phénomène a dénoncé l’indifférence de la société guinéenne. « On en a marre maintenant de ces violences. Nous avons remarqué qu’en Guinée ici c’est souvent les gens qui te connaissent qui te font ces genres de choses. Sans nous, la Guinée n’est rien, nous demandons à l’État de sévèrement sanctionner tous ceux qui sont à la base de cette pratique. On nous demande de déclarer à la justice, mais quand tu déclares la justice ne dit pas la vérité, la Guinée est un pays de corruption, on peut corrompre le juge en donnant la vérité aux violeurs », a dénoncé Mlle Sylla.
François Lelano 621498176