La cour de répression des infractions économiques et financières ( CRIEF), manie le bâton contre les personnes poursuivies pour des faits de détournement de deniers publics. Pour le procureur spécial Aly Touré, toute personne poursuivie devant la CRIEF viendra répondre ou on la fera venir en Guinée, à travers l’entraide judiciaire internationale.
« Les avocats de Zenab Dramé ont demandé un délai devant la chambre de l’instruction pour leur accorder le temps, pour que Zenab Dramé qui est à l’étranger puisse revenir en Guinée pour être entendue sur les faits qui lui sont reprochés, nous sommes à ce stade. En tout état de cause, qu’elle vienne ou pas, je suis sûr qu’elle va venir, ces avocats l’ont dit. Mais une procédure judiciaire est entière, elle concerne des personnes qui sont sur le territoire guinéen et ceux qui sont en dehors de ce territoire. Donc la chambre est en train d’observer ce délai. Les personnes poursuivies si elles sont en dehors de la Guinée et qu’on sente un refus catégorique de rejoindre leur pays, nous avons des coopérations judiciaires bilatérales et multilatérales, c’est l’entraide judiciaire internationale. La semaine dernière j’ai échangé longuement avec le magistrat judiciaire français basé à Dakar, pour aider les pays signataires des conventions d’entraide judiciaire de pouvoir atteindre les personnes et biens de ceux (poursuivies) qui sont à l’extérieur. Nous avons suffisamment ce mécanisme qui nous permet d’avoir ces gens dans notre pays. Nous n’avons aucune inquiétude, Nous savons que toute personne poursuivie devant la CRIEF viendra répondre ou on la fera venir. J’ai toujours dit aux avocats faites venir vos clients pour répondre, ils ont le temps de ramasser ce qu’ils veulent prendre. Mais si on te fait venir, on te fait venir avec ce qu’on trouve avec toi », a-t-il lancé, tout en faisant allusion à l’ancienne ministre Zenab Dramé, inculpée pour « détournement de deniers publics, blanchiment d’argent, corruption ».
« Pour le cas de cette dame, ce n’est pas le parquet qui l’a mise en prison, c’est la chambre de l’instruction au même titre qu’Ismaël Dioubaté. Les avocats de cette dame en compagnie de ceux d’Ismaël Dioubaté, s’étaient opposés à leur détention. Ils ont déféré les décisions de la chambre de l’instruction devant la chambre de contrôle de l’instruction qui est le second degré. Cette chambre a programmé l’audience, elle a siégé, elle a pris une décision, elle a dit que les gens devaient être libérés, on a dit qu’on est pas d’accord parce que sa composition est irrégulière, donc nous partons devant la cour suprême. Nous avons fait notre déclaration de pourvoi, nous avons fait la requête en pourvoi, ces dossiers ont été signifiés. Actuellement le dossier est pendant devant la cour suprême. Ce n’est que cette instance qui pourra décider du sort de ce dossier. Ce n’est pas un refus ou que le parquet a un caillou à la place du cœur. Avant d’être magistrats, nous sommes humains (. ..). Moi, je n’ai rien contre cette dame ou Ismaël Dioubaté »,a-t-il expliqué devant un parterre de journalistes.
Pour rappel, le mardi 22 février 2022, l’ancien ministre du budget Ismaël Dioubaté, celui de l’industrie Tibou Kamara et l’ancienne DAF du ministère en charge de l’enseignement technique Évelyne Mansaré, ont été inculpés pour « détournement de deniers publics, blanchiment d’argent, corruption ».