Le pouvoir politique a dominé le pays et a dominé les questions essentielles liées au développement économique. Un paradoxe malheureux qui reste incompris par la quasi-totalité de la population. Pour y faire face, beaucoup se rabattent sur le commerce d’importation. Un fléau, selon l’économiste guinéen, Mamadou Mouctar Diallo et homme politique. Le président du FUDEG, à travers une interview qu’il a accordé à notre rédaction pense que le développement endogène est possible notamment dans le secteur agricole.
Un développement endogène pendant cette période de transition est bel et bien possible estime M. Mouctar Diallo. “Je ne suis pas favorable à l’aide de développement destinée à nos pays notamment la guinée pour sortir de cette pauvreté. Je peux même dire que cette aide nous rend paresseux, nous enlève des reflexes de gestion rigoureuse, transparente de peu de ressources qu’on a. Donc, à mon avis, on doit savoir compter sur nos propres forces. Si nous voulons vraiment nous afranchir de cette aide au développement, je ne dit pas qu’il faut tourner le dos à l’aide, parce que les pays Asiatiques tels que le Vietnam et la Corée du Sud…ils ont utilisé cette aide, mais la différence avec nous, c’est qu’ils sont allés aux injonctions, à la velléité normative de ces institutions allant dans le sens de leur propre proposition de développement. A la différence avec les pays africains, ce que, nous acceptons tout avec ces institutions, pourtant ils ne nous obligent pas. C’est-à-dire quand vous voulez de leur aide, ils posent leurs conditionnalités. Par exemple: l’État se désengage de toute activité de revenu, on privatise toutes les entreprises nationales, comme ce qui s’est passé en 1986 avec une série de privatisation, où tout a été bradé. Ce qui était une erreur parce qu’il fallait juste les audités leurs structures, mais aussi les gardées. On demande à l’État de l’indépendance et des garanties de la banque centrale. L’Éta n’a pas le droit de s’endetter auprès de la banque centrale, parce que c’est son argent. On vous demande aussi d’avoir une politique monétaire qui lutte contre l’inflation pour garantir la stabilité, les prix de l’importation parce que si le franc guinéen est fort il s’apprécie par les devises étrangères, peu importer et moins chères. Le peu de ressources qu’on a, si on utilisait de façon transparente et rigoureuse, on peut arriver à notre chaîne de développement, il suffit tout simplement de profiter des avantages absolus que nous avons sur certains produits, notamment dans le domaine agricole, parce qu’en 63 ans, on a pas réussi à mettre place une forge d’aluminium”, a expliqué l’économiste guinéen, président du FUDEG.
Secteur Minier
“Si nous on arrive au pouvoir on ne va pas trop miser sur les mines. Dans le domaine agricole, si vous prenez tout simplement le budget de cette année qui a le mérite d’être doublé est passé de 2,4% à 4,3%, on sait qu’il y a un déficit de plus de 4 mille milliards gnf, mais on peut le combler sur les mécanismes ou les leviers qui permettent sur lesquels ils peuvent agir pour combler ce déficit avec la CRIEF. Déjà une partie de l’argent sera recupéré sans compter ce qu’on préconise pour permettre la planche à billets à condition d’utiliser cet argent dans les conditions réelles, parce qu’il ne s’agit pas de faire la planche à billets pour organiser les élections ou s’enrichir, aller vous achetez des véhicules, non… C’est de faire la planche à billets pour aller soutenir les agriculteurs et ceux qui sont dans l’économie réelle pour aller augmenter le volume de leur production”, propose- t- il.
Développement agricole grâce au soutien des acteurs du privés
“Le cas du budget, c’est 1.300.000.000.000 de francs guinéens, en utilisant 500.000.000.000 on peut atteindre l’autosuffisance alimentaire dès le mois d’octobre prochain, cela suppose que cet argent doit être logé dans une banque de développement comme on n’est pas dans une économie socialiste, donc ce n’est pas à l’État d’aller dans les champs pour développer l’agriculture. Il doit créer les conditions à tous les acteurs du privé, parce qu’en retour ils doivent payer des taxes et des impôts. Si on atteint l’autosuffisance alimentaire, ça veut dire qu’on va plus importer du riz . Avec ces 500.000.000.000 en investissement direct on met en valeur 300.000.000 d’hectares, on a fait les calculs avec les agronomes qui sont dans la filière. Avec le rendement plus faible, 2 tonnes par hectare, on obtient 600.000.000 de tonnes de riz et ça représentent les 40% de nos besoins de consommation que les commerçants guinéens importent annuellement en mobilisant 400.000.000 de dollars ça veut dire que cet argent sera utilisé maintenant en Guinée. Ça veut que le franc guinéen va s’apprécier”, indique M Mamadou mouctar Diallo, président de FUDEG, avant de soutenir que la politique de développement du CNRD est en contradiction avec la politique monétaire de la banque centrale de la république de guinée BCRG.
“la vision de développement du colonel Mamadi Doumbouya est une vision à saluer, parce que c’est une vision de développement endogène. Mais lui c’est un présiden, il ne peut que donner des ordres, des orientations pour dire voilà ce que je veux, c’est à l’élite, aux hommes, aux femmes qui ont en charge la gestion des différents départements d’orienter les politiques de la vision du président de la République. Il se trouve que la politique monétaire du développement ne va pas dans le sens du président, parce qu’elle promet de lutter contre l’inflation monétaire pour garantir la stabilité des prix, c’est ce qui donne de fortes incitations à importer et ce qu’on importe va devenir moins cher et ça donne le courage aux privés d’aller dans l’agriculture et l’élevage”, a ajouté le président du FUDEG.
D’une manière générale, pour le développement économique de la Guinée, il invite le CNRD a réunir tous les économistes du pays afin qu’ils puissent des solutions adéquates aux problèmes économiques pour le décollage du pays en cette période de transition.
François Lelano 621498176