À défaut d’une légitimité par les urnes, le consensus est le levier idéal dont toute autorité de transition politique doit se servir pour rendre acceptable ses choix et décisions. Et cela est souvent facilité par l’existence d’un cadre structuré de dialogue.
En effet, ni le CNRD ni le gouvernement encore moins le futur CNT ne peuvent se prévaloir de la légitimité du peuple car ils ne sont pas des organes élus ; ceci est plus un fait qu’un avis personnel.
Alors, en pareille circonstance, le bon sens et l’intelligence recommandent d’avoir une posture inclusive dans la gestion des principaux axes de la transition. C’est pourquoi il ne faut pas commettre l’erreur de dérouler un agenda au nom du peuple, dans un cadre exclusif dit institutionnel qui ne le représente nullement.
Dès lors que la charte de la transition, source de tous les organes, n’a fait l’objet ni de consultation ni de consensus, ce qui en émane ne peut être acceptable que par la méthode consensuelle. D’où l’intérêt de créer un cadre de dialogue inclusif pour recueillir les avis et prendre en compte les préoccupations des acteurs les plus représentatifs.
En fait, une telle démarche aura le double avantage de réduire les risques d’incompréhensions et de conflits, et celui de rapprocher les positions afin d’utiliser toutes les bonnes idées qui peuvent contribuer à la bonne marche de la transition.
Dans un contexte si fragile, ce sera une manière de faire gagner la Guinée avec moins de risques pour tous et particulièrement pour ceux qui ont plus à perdre ; c’est-à-dire les gouvernants.
Aliou BAH MoDeL