Le comité national du rassemblement pour le développement a décidé cette fois-ci, de retirer l’organisation des élections à la commission électorale nationale indépendante, CENI et confier cette lourde responsabilité au ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation, MATD.
Cependant, cette décision des nouvelles autorités fait l’objet de plusieurs interprétations au sein de la classe politique guinéenne. Si d’aucuns estiment qu’il faut laisser cette tâche à l’organe habituellement en charge de l’organisation et de gestion des élections en Guinée, d’autres par contre, trouvent la décision salutaire.
Le président du PADES que dirige docteur Ousmane Kaba est de la catégorie de personnes qui sont favorables à l’organisation des élections par le MATD. Il affirme d’ailleurs n’avoir éprouvé aucun sentiment de remords pour la disparition de la CENI qu’il qualifie de pourriture.
«Je n’ai aucun regret pour la disparition de la CENI. La CENI a été l’organe le plus pourri de toutes les organisations guinéennes. J’ai vécu dans ma chaire en 2020 les tricheries qui ont concerné le PADES, jusqu’à jeter les bulletins de votes qui étaient favorables au PADES dans la brousse. Donc moi je ne suis pas de ceux qui pleurent la disparition de la CENI. Si c’est fait par le MATD, au moins la responsabilité est située et il ne faut pas oublier c’est un gouvernement qui ne prend pas parti, qui ne sera pas candidat à la différence des autres gouvernements, ça me paraît beaucoup plus rationnel», soutient le président du PADES.
Mais pour ce faire, il faudrait rédonner la confiance à tous les acteurs impliqués, renchérit cet opposant.
«Maintenant il faut rassurer la classe politique, tout le monde, l’histoire de fonctionnaires en Guinée, il faut qu’on se mette ensemble pour garantir l’impartialité même quand c’est fait par le MATD. Je ne suis pas celui qui va pleurnicher sur le cadavre de la CENI», s’est-il réjoui.
Concernant la restauration de la constitution de mai 2010 et l’élaboration d’une nouvelle loi fondamentale, docteur Ousmane Kaba précise.
«Nous avions une très bonne constitution en 2010. Malgré que la constitution était en béton pour nous préserver du troisième mandat, tout le monde a vu qu’on est passé en force pour faire le troisième mandat. Moi je suis pas contre de reprendre la constitution de 2010 comme il faut la remettre au goût du jour», fait savoir cet acteur politique membre de la coalition politique FPP nouvellement créée.
Le président du parti des démocrates pour l’espoir s’est prononcé également sur le voyage de l’ex-président Alpha Condé hier à Abu Dhabi dans le cadre de ses soins médicaux. Face à nos confrères de FIM FM ce mercredi matin où il était l’invité dans l’émission MIRADOR, cet ancien collaborateur d’Alpha Condé a salué son évacuation à l’étranger pour se faire soigner.
Mamadou Aliou Diallo