Le président de la République dans son discours à la nation le 31 Décembre 2021, a annoncé la tenue des assises nationales pour la réconciliation nationale. Sur l’initiative, Dr Ousmane Kaba partage la démarche, mais pour l’homme politique la question liée à la cohésion nationale n’est pas primordiale en cette période de transition. Il l’a fait savoir dans un entretien accordé à notre quotidien en ligne.
« Ce dont le pays a besoin, c’est la bonne entente. Chaque fois qu’il y a des initiatives qui vont dans le sens de la cohésion entre les guinéens, moi je donne un avis favorable. Maintenant dans la pratique, comment cela va être fait? Et comment cela va être préparé pour que les résultats soient meilleurs? On ne peut pas être contre la réconciliation des guinéens. Si le président a pris sur lui le soin de l’annoncer, réfléchissons comment l’accompagner pour que cette proposition marche. Il faut qu’on réfléchisse au concept, il y a eu déjà des précédents dans beaucoup de pays africains, l’exemple le plus célèbre, c’est ce qui s’est passé en Afrique du Sud, on a parlé de vérité et de réconciliation et nous devrons avoir un moyen pour permettre aux Guinéens de parler entre eux. Notre pays a connu beaucoup de tragédie depuis son indépendance lors de différents régimes qui se sont succédés. Comment nous allons situer les responsabilités ? Comment nous allons soulager les victimes ? Comment nous allons renouer avec la fraternité entre les citoyens d’une même localité? Voilà les questions de fond, nous devons tous travailler à ce que cela se fasse dans un esprit de coopération… », a-t-il proposé.
Concernant le bilan du CNRD, Dr Ousmane KABA tranche. « Durant les 4 mois du CNRD, le bilan est purement positif, rappelant d’où nous venons, nous venons d’un pays qui était bloqué sur le plan économique, sur le plan politique avec un troisième mandat qui a été forcé avec toutes les violences. Quand il y a eu la victoire du Prof Alpha Condé, au lieu de réconcilier les guinéens, il s’est plutôt mis à pourchasser l’opposition politique, à emprisonner les hommes politiques, à interdire les activités politiques, à fermer les frontières avec les pays voisins. Donc, nous étions dans cette atmosphère de crises. Lorsqu’il y a eu le coup d’État, les gens étaient contents, parce que c’est un coup d’État militaire qui vient chasser un coup d’État constitutionnel pour un troisième mandat complètement illégitime. Ceci dit, moi personnellement j’ai été impressionné par le programme qui a été déroulé par les jeunes militaires, ils ont restauré toutes les libertés publiques, libéré les prisonniers injustement incarcérés, rouvrir les frontières, on a libéré la parole publique et les activités politiques », a expliqué l’ancien ministre de l’économie et des finances.
François Lelano