Pour joindre la parole à l’acte, le président de la transition a enclenché plusieurs reformes, notamment la cour de répression des infractions économiques et financières CRIEF. A travers un acte, les attributions de la haute cour de justice ont été transférées à la CRIEF. Sa mission sera de traquer ceux et celles qui se sont rendus coupables des affaires de malversation ou encore de corruption à un moment donné aux affaires. L’initiative du colonel Mamadi Doumbouya est hautement appréciée par les habitants de Kankan
Le CNRD dans le cadre de la refondation de l’Etat, vient de mettre en place la Cour de répression des infractions économiques et financières(CRIEF), afin de poursuivre tous les cadres actuellement aux affaires ou qui ont à un moment géré la chose publique et qui se sont rendus coupables des pratiques de détournement ou de corruption. Sur le rôle de cette nouvelle institution, Aly Touré, procureur de la république près le tribunal de première instance de Kankan revient sur l’objectif de la création de cette Cour tout en saluant cette innovation allant dans l’éthique d’une justice bien établie.
« La CRIEF est une juridiction très spéciale dont la création est saluée par les professionnels de droits et tous ceux qui sont épris de justice. Parce que c’est une juridiction à part entière qui est chargée de juger tout ce qu’il y a eu dans le pays comme malversations financières, détournement des derniers publics de la part des personnes non seulement qui avaient la main dans la gestion, mais aussi de toute personne qui aura été complices et receleur éventuellement. Cette juridiction vraiment est un acte fort des actuelles autorités dans le cadre de la refondation de l’Etat et la gestion de vie publique en Guinée ».
Maître Mory Koné de son côté croit fermement à l’atteinte des objectifs de cette Cour. « Pour moi, cette création est la bienvenue dans la mesure où il y a eu trop de détournement dans ce pays et avec cette cour, je suis sûre que ceux qui ont commis ces délits seront jugés conformément à la loi. J’y crois fermement et c’est salutaire pour la bonne marche du pays ».
Pour que ce nouveau système judiciaire accomplisse cette tâche qui s’annonce prometteuse, Maître Mohamed Kourouma renchérit. « Est ce qu’ils atteindront leur objectif? Tout est dans la volonté de vouloir bien faire, je sais qu’il y a des magistrats compétents en Guinée, mais c’est si seulement la justice laisse la main libre à ceux qui seront en charge de cette cour, tout en mettant à leur disposition tous les moyens je crois que ça pourra peut-être réussir ».
Selon certains observateurs, cette démarche du CNRD est salutaire et semble aller dans l’optique de l’expression du colonel Mamadi Doumbouya qui dit que, “la justice sera désormais la boussole qui orientera le Guinéen”.
Aminata Koné, Kankan pour Investigatorguinee