Comme on pouvait s’attendre, ça tourne à l’orage au sein de la classe politique. Comme c’est le cas pour toutes les entités devant prendre part au conseil national de transition, les partis courent aussi après un mode de désignation qui contentent tout le monde. Des coalitions éprouvent la sensation d’une douche écossaise. Cet état de fait se vérifiant par le dissensus qui entoure la clé de répartition entérinée hier par une panoplie de coalitions de partis essentiellement constituées des seniors dont le RPG et ses membres ains que l’ANAD portée par l’UFDG.
Aussi discutable que soit la démarche, ce sera d’ailleurs le cas pour une n’importe quelle méthodologie proposée, elle présente néanmoins l’avantage de prendre en compte le poids électoral des partis contrairement à la logique louée par certains petits partis politiques selon laquelle, un parti égal à un autre. C’en est d’ ailleurs un gros flou qu’avait entretenu le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation qui, après s’être refusé d’aller au bout de sa démarche, avait plutôt opté par une facilité sachant bien évidemment que les partis ne se seraient pas entendus sur la clé de répartition des places qui leur étaient dévolues.
Pourquoi il est autant difficile pour les acteurs politiques de s’accorder sur leurs représentants ? C’est d’entrée à l’effet de la pléthore qu’ils constituent. Le ministère qui agrée les partis politiques en dénombre 181 légalement constitués. C’est donc difficile d’y extirper la quinzaine de politiciens devant aller animer les travaux prochainement au sein du parlement provisoire. Une autre explication liée cette fois au contexte, et qu’en faveur de la nouvelle donne politique, les partis ne souhaitent pas être à la traine d’une éventuelle reconfiguration de l’espace politique.
Chaque parti veut construire ou consolider sa zone d’influence en vue des prochaines batailles électorales et ce que celles-ci supposent comme tremplins qu’il s’agisse de prendre part à un gouvernement après avoir supporté une candidature ou qu’il s’agisse de se faire élire à l’assemblée nationale à la suite de la transition.
Si on peut considérer dans l’histoire politique de la Guinée, que les partis politiques déchus n’aient jamais survécu des coups de force qui les ont évincés du pouvoir, la probabilité que le scénario RPG-UFDG se réédite aux prochaines élections n’est pas si marginale. A condition que le premier ne s’émiette pas et ainsi, auquel cas Alpha Condé servirait encore et encore de motivation de vote pour le RPG et ses alliés. Même s’il faut dire que d’ici là, beaucoup de choses pourraient se passer.
Kabinet Fofana