Le 3ème mandat et surtout la falsification de la constitution prétendument adoptée le 22 mars 2020 semblent être deux des motifs qui ont été à la base de la prise du pouvoir par le CNRD le 5 septembre dernier. Il serait donc inacceptable qu’un soutien apparent ou caché ou un complice du projet de 3ème mandat soit à la tête d’un des organes de la transition. C’est une question de cohérence.
Chacun est libre de soutenir ou de combattre ce qu’il veut. Mais chaque choix a une ou des conséquences. Il est normal que chacun supporte les conséquences de son ou de ses choix.
La Charte de le Transition ne dit-elle pas que le Premier ministre devrait être un Guinéen reconnu entre autres pour « ses convictions « . Même si le texte n’indique pas de quelles » convictions « il s’agit, on peut déduire de cette exigence que les convictions comptent dans le choix des hommes et femmes appelés à siéger dans les organes de la Transition.
Pour les adversaires du changement de constitution, c’est la croyance en la démocratie, en l’alternance démocratique, en la force de la loi, dans le respect des droits de l’homme et surtout l’engagement à défendre ces principes.
Celui qui n’a pas la conviction que l’alternance par le biais de la limitation du nombre de mandats à la tête du pays est un principe cardinal de la démocratie n’est pas digne d’appartenir aux organes de la transition dont le rôle est d’œuvrer au retour à la démocratie et à l’ordre constitutionnel.
Me Mohamed Traoré/Ancien Bâtonnier