Arrivé dans un contexte de crise multidimensionnelle, sur fond d’espoir et de fanfare, l’équipe gouvernementale Mohamed Béavogui devra marquer la rupture politique, économique et sociale. Une fracture évidée, en vue de faire table rase aux anciens démons pour que vive une Guinée démocratique où le système politique prendra en compte dorénavant les aspirations d’un peuple désabusé et désorienté par des systèmes avariés.
Deux mois après le coup d’Etat, la nouvelle équipe gouvernementale dont la durée reste pour l’heure méconnue est constituée essentiellement de trois(3) profils : De jeunes technocrates qui ont évolué dans des institutions internationales pour la première fois et qui viennent aux affaires. On y retrouve aussi certaines figures politiques issus des partis dits traditionnels qui n’ont pas été impliqués dans le deal “Nomination dans ce gouvernement” et ceux issus de la société civile guinéenne. Donc, une équipe “hétérogène” qui repose sur l’équilibre “sociologique” et celui du” genre”.
En effet, plusieurs défis attendent le nouveau gouvernement guinéen. Parmi ces déboutonnas, on peut égrainer entre autres : la moralisation de l’économie, la refondation de l’administration jadis hyper- politisée, la lutte contre la corruption, la refondation de la CENI, l’organisation des prochaines élections et la réconciliation nationale. Une panoplie de reformes brodées et le tombeur d’Alpha Condé manifestement intrépide veut aller au bout de ces annonces(chantiers de la transition).
Pour ainsi réussir, le Premier Ministre, chef du gouvernement doit impérieusement lever les contraintes et autres préalables. Ces derniers reposent sur l’inexpérience des ministres qui viennent pour la première fois aux affaires. Mohamed Béavogui doit imposer une harmonie, afin de parler d’une seule voix durant cette période d’impasse, imprimer un logiciel politique d’homogénéité dans l’hétérogénéité fondé sur la rigueur, la transparence et la vérité.
Pour ainsi lutter contre la lourdeur administrative compte tenu de la fusion de plusieurs départements ministériels, il est fondamental d’initier un séminaire gouvernemental, afin d’imprégner les nouveaux ministres des objectifs et règle du jeu, élaborer un code de bonne conduite, une feuille de route sectorielle pour chaque membre du gouvernement tout en exigeant des résultats probants.
Ce gouvernement dit d’austérité, de changement de mentalité et de refondation du prochain système politique devrait refuser les” sirènes prolongeras”, faute de retomber dans les erreurs du passé. Le Colonel Mamadi Doumbouya, Président de la transition, Mohamed Béavogui, premier ministre et leur équipe, cependant ont des épines sur leur chemin. Les dés ne sont pas totalement pipés. Il y a notamment la pression de la communauté internationale, les multitudes de sanctions et la nouvelle crise liée à la mise en place du CNT, l’un des organes de la transition.
N’Faly Guilavogui, Journaliste éditorialiste