L’affaire opposant le journaliste Mohamed Camara aux deux cadres du régime d’Alpha Condé, Amadou Damaro Camara et Albert Damantang Camara, tous membres influents du RPG AEC, ancien au pouvoir, a atteint son épilogue dans une atmosphère de convivialité, suite au compromis trouvé la soirée dernière. Cette solution trouvée par le président de l’ARENA, ancien médiateur de la république a ainsi poussé au journaliste agressé à la dernière conférence de presse de l’ancien parti au pouvoir de retirer sa plainte.
Sur les motivations et la démarche utilisées, l’ancien Ministre de la sécurité, sous le règne de feu Lansana Conté se montre satisfait des deux camps, de l’implication de l’avocat du journaliste violenté et soutient qu’il n y a eu aucune pression, moins encore de tractation politique. « Ça été notre propre initiative, la médiation est un droit civique, c’est une obligation citoyenne. La médiation rentre dans le cadre de la prévention des conflits et de la gestion des crises. C’est mon domaine de travail, c’est ce que j’enseigne dans les universités, c’est ce que je fais en Guinée, en Afrique…et humainement, c’est ce que je ressens le mieux », a déclaré le médiateur de l’affaire dite du journaliste Mohamed Camara contre Amadou Damaro Camara et Damantang Albert Camara.
Parlant de l’initiative et des démarches menées pour arriver au compromis, le président du parti ARENA dit avoir eu vent de la plainte via des organes de presse. « C’est par la presse que j’ai appris que suite à la conférence de presse du RPG qu’un journaliste aurait porté plainte contre deux personnes, pour des raisons qui ont été évoquées et puis je me suis intéressé au dossier et j’ai vu la note de convocation du l’huissier de Justice. Je me suis intéressé juste dans le souci de comprendre d’avantage et dans la mesure du possible d’arrêter le processus d’escalade, parce que nous sommes dans le processus de transition, dont l’un des premiers résultats que nous devons obtenir est la paix, c’est à dire qu’une transition apaisée. J’ai cherché à rencontrer les différentes parties, malgré leurs sentiments, leurs égaux et leurs droits, toutes les parties ont accepté de m’écouter et je voudrais profiter de l’occasion pour leur remercier, sans argent, sans contrepartie, sans mandat. Amener les dirigeants du RPG devant un tribunal par un journaliste, ça veut dire quoi ? Les médias dans une bataille politique, ça veut dire quoi ? Les partis politiques déjà qui entrent en scène, ça veut dire quoi ? Ça veut dire l’ordre public doit être rétabli avec les manifestations qui vont suivre. Pourquoi attendre tout ça ? Je voudrais inviter les guinéens à développer cet exemple, le Guinéen ne prend pas le devant pour calmer, pour apaiser, pour séparer. On attend le vainqueur, le Guinéen n’est pas réactif à l’injustice ».
Dr Kouréssy Condé pense que dans cette affaire, c’est le journaliste Mohamed Camara qui sort vainqueur pour avoir accepté de se mettre au-dessus de certaines considérations infondées pour retirer la plainte. «La médiation est un acte volontaire, on peut s’auto- saisir, c’est ça la médiation informelle, c’est ce qu’on appelle la facilitation. Cela est dans notre éducation, vous voyez deux personnes qui sont en train de bagarrer, si ce n’est pas aujourd’hui où les gens préfèrent filmer la violence, nous on a été éduqué dans le sens de la solidarité et de l’attention d’éteindre le feu sous toutes ses formes. J’étais heureux de rencontrer dans ce processus des personnes de très bonne volonté et ça peut étonner plus d’un, à tous les niveaux, de toutes les communautés, de toutes les couches socioprofessionnelles, étonner du soutien que les gens m’ont apporté, pour dire écoutez arrêtons ça et même les journalistes qui ont dit ce qui est fait est fait. C’est la rencontre de plusieurs volontaires : Me Salifou Béavogui, Mohamed Camara (le journaliste), et les personnes concernées. Ceux qui pensaient que c’est la main du CNRD qui est derrière, je veux vraiment dire librement que je n’ai pas vu cette main là-bas. Dire que c’est l’argent qui a été donné au jeune, je peux affirmer que non, je n’ai pas vu cet argent. Voilà donc comment l’incompréhension peut dégénérer ou peut générer la confusion », a-t- il précisé.
De folles rumeurs se sont répandues comme une trainée de poudre sur les excuses que le RPG devrait présenter au plaignant. Notre interlocuteur a bien voulu lever l’équivoque. « Le RPG a fait une lettre officielle, certainement elle sera publiée. Pour le reste il (journaliste) a tenu compte de la médiation et c’est en cela que je le suis reconnaissant. Je n’ai pas été mandaté, je ne suis pas du RPG, je suis président de l’ARENA, je ne suis dans aucune coalition. Mon parti ARENA est un parti indépendant et transversal. La vocation de mon parti, c’est la paix, l’unité nationale, la réconciliation nationale, c’est le développement. J’ai été contacté et auprès du plaignant, les concernés, auprès de maître Salifou Béavogui et d’autres syndicat des journalistes le SPPG, une considération qui m’a beaucoup impressionnée et je leur dois tous mes remerciements, parce qu’ils ont montré qu’ils sont indépendants, si on les avait payé, ou il y avait une main politique derrière, ils n’allaient pas accepter », s’est voulu claire l’ancien député de la 9ème législature.
François LELANO +224621498176