Le Président du parti guinéen pour la solidarité et la développement (PGSD) Elie Kamano aucours d’un entretien qu’il a accordé à la rédaction d’investigatorguinee.com ce mercredi 10 novembre a donné son point de vue sur les sanctions infligées à la Guinée par la communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) , sur l’éventuelle libération d’Alpha Condé et la prochaine organisation de la présidentielle.
Ci-dessous l’entretien avec Élie Kamano…
Bonjour Monsieur le Président, comment vous analysez les sanctions émises par la CEDEAO contre la Guinée ?
Je l’ai dit dans certaines de mes vidéos que j’ai publiées. Lorsqu’il y a des coups d’États constitutionnels la CEDEAO cautionne mais quand il y a les coups d’États militaires d’intégrité, du patriotisme pour sauver les populations qui sont au bout du soufle, comme le cas de la Guinée et le Mali la CEDEAO se précipite pour des sanctions. Quand elle s’agite contre ces pays, contre les militaires, moi ça me fait tout simplement rire. Parce qu’en réalité, l’Afrique a d’autres problèmes majeurs qui ne sont pas de dire aux dirigeants d’organiser les élections libres et transparentes en six mois. Tout le monde sait que dans un pays comme la Guinée, tout le monde sait le fichier qu’on a, il faut mettre en place la CENI… on a beaucoup de choses à revoir, on ne peut pas faire ça en six mois. Donc ils n’ont qu’à nous laisser dans ce fleuve on va d’abord complètement nettoyer, faire un toilettage des personnes qui ont mis ce pays à genou.
-Quelle lecture faites-vous de l’exigence de la CEDEAO concernant la libération du Pr. Alpha Condé ?
La CEDEAO est une organisation sous-regionale, un regroupement des États membres dont la charte est élaborée en fonction des réalités des pays membres. Ce n’est pas pour brimer, ou faire une ingérence politique qu’on a ratifié la CEDEAO. Ainsi donc, lorsqu’il y a un problème de justice, de bavure, ces questions doivent se gérer à l’interne. La CEDEAO ne peut pas s’ingérer de cette manière dans la situation sociopolitique d’un pays souverain jusqu’à un certain niveau. C’est pour dire que leur pouvoir a des limites en ce que je sache, donc outrepasser ces limites, c’est toucher à la souveraineté du pays qui adhère à la CEDEAO.
Sur ce, je pense que le cas d’Alpha Condé nous avons une justice, nous avons des textes de lois, nous sommes un pays souverain on va régler ça en Guinée.
Tout le monde sait qu’il y a eu bavures durant les 10 dernières années du pouvoir de Monsieur Alpha Condé mais nous sommes également tous concients qu’il était entouré d’un groupe. Donc nous sommes en train tout doucement de démanteler le système et de mettre les personnes en face de leurs forfetures. La CEDEAO doit laisser les guinéens gérer le cas Alpha Condé, il est bien traité plus qu’avant.
-Quelle analyse faites-vous de la composition du gouvernement et le renvoie en retraites de certains officiers de l’armée, de la police et des douanes?
Toutes ces nominations, toutes ces personnes qui vont à la retraite, cela prouve à suffisance que la Guinée a plusieurs cadres. C’est très normale cette gestion. Dans ce cas, si nous tirons les leçons du passé, mettons en place les institutions fortes comme Rawling l’a fait au Ghana afin que le président qui viendra ne tente même pas de modifier quoi que se soit. Avec ces nominations je pense que tout ira bien et c’est pourquoi on ne peut pas organiser en 6 mois les élections si non l’histoire va se répéter avec nous, tout le monde a vu le CNDD comment ça s’est passé.
-Quel est votre mot de la fin?
Je suis satisfait pour le moment de la façon dont les choses sont entrain de se passer, nous suivons l’évolution des choses à tout moment et à plein temps. Nous espérons ainsi qu’il n y aura pas de dérapage et que la Guinée dans son ensemble soutienne cette transition.
Merci Monsieur le Président d’avoir accepté de répondre à nos questions.
C’est à moi de vous remercier.
Entretien réalisé par Le prince de l’ISIC