Dès après la prise effective du pouvoir le 5 septembre dernier par la junte, la CEDEAO a haussé le ton et a exigé la libération sans condition d’Alpha Condé et l’organisation des élections présidentielles dans un délai de six mois. Lors de son dernier sommet sur les transitions maliennes et guinéennes tenu hier dimanche 7 novembre, la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest a désigné Mohamed Ibn Chambas comme médiateur de la crise guinéenne sans associer les acteurs politiques guinéens.
Ce lundi le président du CNOSC, Dansa Kourouma a donné son avis sur le délai de six mois accordé à la Guinée pour la tenue de la présidentielle. Chez nos confrères de FIM FM, cet acteur de la société civile a perçu ce délai comme du deux pour et deux mesures de la part de la CEDEAO le comparant au délai de 18 mois accordé au Mali.
«Il est fondamental de faire observer que la CEDEAO doit revoir ses copies et d’ailleurs au niveau de la sous-région, nous sommes en train de faire beaucoup de lobbying pour que la charte constitutif de la CEDEAO soit révisée pour que la CEDEAO cesse de fonctionner comme un syndicat des chefs d’État», a fait savoir docteur Dansa Kourouma.
Pour lui, la CEDEAO est totalement disqualifiée «pour donner un délai coercitif à la Guinée pour la simple raison, il revient aux guinéens de définir l’agenda de cette transition, le contenu de cette transition et par conséquent le délai de la transition», soutient le président du conseil national des organisations de la société civile.
En ce qui concerne la désignation de Mohamed Ibn Chambas comme facilitateur à la crise guinéenne, Dansa Kourouma y voit plutôt une opportunité.
«En diplomatie internationale, la connaissance du pays est un facteur essentiel pour y être désigné comme médiateur ou facilitateur. Donc, je pense que c’est un atout que Ibn Chambas soit designé en Guinée, il connaît les acteurs, il connaît l’histoire du pays», croit-il.
Cependant, Dansa Kourouma n’occulte pas du fait qu’il soit designé de manière unilatérale par la CEDEAO sans consulter ou associées les guinéens.
Mamadou Aliou Diallo