Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, le président du parti GéCi, Fodé Mohamed Soumah passe au crible l’actualité politique et sociale. De la composition du gouvernement à l’organisation des prochaines élections en passant par la mise en place du conseil national de la transirion CNT, l’homme politique dit tout. Il propose par ailleurs des pistes de solution.
A l’entame, le leader politique fait le point sur la composition du gouvernement au compte- goutte. « Franchement la composition des membres du gouvernement aurait dû être bouclée, dans la foulée de la nomination du PM. Comparaison n’est pas raison, mais la recherche absolue d’équité et d’autres considérations sous-jacentes, entrainent des questionnements existentiels sur l’omniprésence d’un SYSTEME qui perdure. Cette lenteur accompagnée d’atermoiements de toutes parts, ne présage rien de bon. Les langues se délient pour s’étonner de l’absence de ceux qui ont combattu ce système moribond. La Basse Côte se demande où sont les postes régaliens qui lui sont dédiés, puisque l’heure est à l’équilibrisme ethniciste et au grand écart ? D’où sortent tous ces Guinéens qui n’ont pas eu l’opportunité de poser des actes intramuros par le passé ? Le dédoublement de l’expérience et du néophyte ? Sans oublier ceux qui fustigent la CEDEAO et la communauté internationale, alors que la Guinée aura besoin de leur collaboration pour un retour à l’ordre constitutionnel ? Et tutti quanti ! Ce n’est pas un programme de développement que nous attendons, mais un gouvernement de mission. Donc, plus vite on sortira de la période de grâce sous le contrôle du CNT, mieux se portera la transition institutionnelle », estime M. Fodé Mohamed SOUMAH, président de GéCi.
L’opposant se sent fier de la manière dont les nouvelles autorités du CNRD gèrent le pays. Toutefois, s’inquiète sur un certain nombre de points. « Elles ont commencé par des symboles forts réclamés par la GéCi depuis un bon moment. La pacification du climat sociopolitique. L’élargissement des prisonniers injustement incarcérés. La réouverture des frontières. Le recueillement en guise d’appel à la tolérance. La libre circulation des personnalités politiques et de tous ceux qui se sentaient menacés. Les multiples concertations et l’absence d’arrestation systématique, etc. Mais de la publication de la charte à la composition du gouvernement, en passant par l’octroi des 15 postes sur 81 dans le CNT, où est l’inclusion tant déclarée sans un dialogue formel avec la classe politique ? Plus inquiétant, il y a un flou par rapport à la composition de l’équipe dirigeante, la durée de la transition et les modalités pratiques liées à la mise en place du CNT. Il est clairement établi que toutes ces manœuvres vont diviser la classe politique et faire exploser les coalitions en place. Le comble serait que ce soit le CNRD qui détermine les quotas et les attributs », poursuit- il.
Pour ainsi pallier à toute éventuelle quiproquo, M. Fodé Mohamed propose des pistes de solution, notamment l’organisation dans un délai raisonnable des élections libres, transparentes et acceptées de tous.
« La 1ère démarche est de nous retrouver sur l’essentiel, selon des critères prédéfinis. La compétition attendra: La 2nde est de rejeter en bloc cette clé de répartition qui ne nous accorde même pas une minorité de blocage, sachant que notre atout principal repose sur le fait que cette transition ne pourrait pas s’achever avec des élections sans la classe politique. La 3ème est d’expliquer au peuple le bien-fondé de nos requêtes, par rapport à un chronogramme qui pourrait définir la durée de la transition. Ceci m’amène à revenir sur les propositions de la GéCi : Une nouvelle constitution ? Alors qu’un toilettage de la constitution de 2010 nous permettrait de l’amender et de l’adapter aux attentes du peuple, avant de la soumettre au référendum. Le recensement intégral ? Il sera obligatoire lors du prochain mandat présidentiel. Mais une simple révision des listes électorales en bonne et due forme permettrait d’avoir un fichier propre et moins onéreux, puisque nous parlons de 3 élections. Il suffirait de permettre à ceux qui ont déjà voté de passer devant les démembrements pour reconfirmer leur présence dans le système, puis d’écraser le reste des données. Ensuite, ouvrir l’enrôlement à ceux qui ne figureraient pas sur les listes affichées et tous ceux qui veulent/peuvent voter. Ensuite coupler les Communales avec les Législatives après une campagne d’information généralisée, avec l’implication des partis politiques et des médias publics et privés. Enfin, procéder à l’élection présidentielle dans la foulée, afin d’utiliser les moyens qui ont servi précédemment. De tout ce qui précède, nous pourrions annoncer un délai de 12 à 18 mois au maximum, avec un gain de temps et de moyens financiers conséquents. Les Guinéens ne sont pas des demeurés. Nous sommes capables d’organiser un scrutin cumulatif, à l’instar des autres pays. Le temps nous est compté pour sortir de cette période transitoire, dans des délais raisonnables. Tout le reste n’est que verbiage, agendas cachés et calculs politiciens », a conclu le Président du parti Génération Citoyenne GéCi.
François Lelano (+224) 621-498-176