Lettre du Colonel Mamadou Alpha Barry
A Colonel Mamady Doumbouya
Président de la République,
Chef de l’État,
Commandant en chef des Forces Armées
Du fond de ma cellule à la maison d’arrêt de Coronthie, je vous dis merci Monsieur le Président. Aujourd’hui l’espoir est permis dans ce pays, vu les jalons que vous posez.
Toujours accroché à mon poste récepteur à longueur de journée, j’entends les cris de joie de cette population qui avait tant souffert dans sa chair de par les mauvaises actions de nos forces de sécurité sur le terrain.
L’espoir est permis quand je vous regarde à la télévision guinéenne assis sur votre BRDM en train de saluer cette foule en liesse dans les rues de la capitale et sans vous mentir, j’aimerais bien être à votre place cette matinée.
L’espoir est permis Monsieur le Président quand je vois ces Guinéennes et Guinéens qui se regardaient en chien de faïence hier, faire des accolades parce que votre arrivée inspire confiance.
L’espoir est permis quand je vois cette diaspora qui ne voulait plus parler du bled se précipiter pour avoir de la place dans les aéronefs pour venir juste vivre cette joie de votre avènement.
L’espoir est permis quand à travers mon écran de télé mal éclairé, je vois ces exilés guinéens en larme parce que vous leur donnez le feu vert pour revenir au bercail.
L’espoir est permis lorsque vous réhabilitez tous ces dignes fils de notre pays, morts ou vivants oubliés par certains haineux.
Monsieur le Président de la République, vous venez de donner honneur et dignité à notre chère Guinée qui en avait tant besoin.
Je suis persuadé que mon RÊVE verra le jour à savoir:
Organiser les assises nationales qui nous mèneront vers une justice sans vengeance,
Une justice qui nous mènera vers un pardon,
Et un pardon qui nous mènera vers une réconciliation pour toujours.
Monsieur le Président, un proverbe toucouleur disait: « La vérité ne supporte pas de rester prisonnière entre les murs d’un temple, quelle que soit sa beauté.
De par sa nature, la vérité désire être libre et envahir les âmes sans distinguer celle d’un maître de celle d d’un esclave.
Aucun système ne peut se mettre en travers de son chemin même si ses partisans le protègent avec violence », Fin de citation et j en suis témoin de 2009 à nos jours.
En somme Monsieur le Président, votre TRANSTION peut débuter et sachez qu’en immortalisant tout sur votre passage, vous nous donnez l’espoir de vivre encore dans ce beau pays.
En 20 jours, Dieu vous a donné ce que d’autres cherchent en 10 ans.
Colonel Mamadou Alpha Barry prisonnier d’un ancien ministre dont je ne voudrais pas citer le nom.
Merci pour tout.