Les sociaux démocrates et les conservateurs sont au coude-à-coude, selon les premiers résultats des sondages à la sortie des urnes. Mais le candidat du SPD Olaf Scholz se présente d’ores et déjà comme “le prochain chancelier”.
Les sociaux-démocrates (SPD), menés par Olaf Scholz, s’adjugent la première place avec entre 25,9% et 26% des suffrages, sur la base de projections des sondeurs, suivis de près par les chrétiens démocrates (CDU-CSU) de la chancelière sortante Angela Merkel et menés par Armin Laschet avec entre 24,1% et 24,5%.
Mais Armin Laschet, candidat du parti conservateur a, lui aussi, affirmé vouloir former un gouvernement malgré le recul historique de son parti. “Nous ferons tout notre possible pour former un gouvernement sous la direction de l’Union (CDU-CSU)” a-t-il déclaré. Un peu plus tôt le secrétaire général de la CDU Paul Ziemak a évoqué des “pertes amères” face aux premières estimations. Et pour cause, le parti n’avait encore jamais recueilli moins de 30% des votes, en 2017 il avait obtenu 32,8% des suffrages. Symbole supplémentaire de cette déconfiture : la circonscription d’Angela Merkel, dans laquelle elle était élue députée depuis 1990, est tombée aux mains du SPD.
M. Laschet est le grand perdant de la soirée à ce stade, il va devoir se montrer très persuasif pour éviter de reléguer son camp sur les bancs de l’opposition pour la première fois depuis 2005.
Les Verts et leur candidate Annalena Baerbock, un temps favoris du scrutin, manquent le coche avec 14,8%, selon les estimations. Maigre motif de satisfaction : ils battent leur record de 2009, quand ils avaient obtenu 10,7% des voix, et pourraient emporter la mairie de Berlin.
Les libéraux du FDP (droite), quatrième avec environ 11,5%, apparaissent comme les “faiseurs de rois” incontournables pour bâtir une future coalition.
L’extrême droite de l’AfD, dont l’entrée au Bundestag avait été le fait saillant du scrutin de 2017, confirme son enracinement dans le paysage politique allemand. Mais avec entre 10 et 11%, ce parti miné par des conflits internes, est en léger recul par rapport à il y a quatre ans (12,6%).
Plusieurs mois de négociation
Olaf Scholz doit encore réussir à construire une coalition à trois partis, ce qui s’avère être une première dans l’histoire contemporaine du pays. L’option d’une coalition purement de gauche en revanche semble désormais écartée, la gauche radicale Die Linke ayant enregistré un score trop faible, le candidat du SPD à la chancellerie s’est déjà montré ouvert à des discussions avec les libéraux du FDP. Les négociations pourraient durer plusieurs mois avant que les Allemands ne puissent connaître le nom de leur nouveau chancelier.