Le président du CNRD a récemment réhabilité plusieurs institutions dissoutes à la prise du pouvoir le 5 septembre dernier, suite au coup d’état survenu et qui a renversé le régime du président déchu professeur Alpha Condé. Il s’agit de la Cour des comptes, la Cour suprême et la haute autorité de la communication. Un acte qui divise la société guinéenne. Interrogé sur cette décision par notre rédaction, Alhassane Makanéra Kaké, Juriste et Docteur en finances publiques apporte des précisions importantes.
« Il est un peu très tôt de réhabiliter certains services, par ce qu’il aurait été nécessaire que la charte de la transition puisse nous dire ceux dont on a besoin, c’est-à-dire, les services publics qui sont essentiels pour permettre d’atteindre les objectifs de la transition, mais aujourd’hui on, ne connait pas les objectifs de la transition, ça c’est un aspect. Le second, il faut éviter de faire de erreurs et pour ça c’est commencer à réhabiliter les institutions petit à petit. Il était bon de faire une vision globale », prévient le spécialiste des finances publiques, Dr Makanéra.
Ce pendant cette institution peut avoir des rôles à jouer au cas où il y’a audit. « La Cour des comptes également est nécessaire d’être réhabilitée, par ce qu’elle peut permettre de faciliter l’audit. On ne peut pas faire l’audit si une justice en la matière ne fonctionne pas. Donc, on peut comprendre leur choix premier. C’est peut-être pour la réalisation des audits. Dans ce cas, je veux que la Cour soit reconduite, mais pas avec les mêmes hommes. Par ce que si c’est avec les mêmes hommes ça ne sert à rien», dit- il.
Pour notre interlocuteur, cette même Cour qui a été mise en place dans le but de lutter contre les détournements de fonds n’a pas joué son rôle. « Cette Cour a existé, elle a eu des moyens, mais n’a jamais fait des arrêts juridictionnels, moins encore un seul rapport sur les détournements en guinée. Donc ça veut dire que la Cour qui est réhabilitée n’a jamais joué son rôle. La reconduire, c’est échouer ».
N’Faly Guilavogui