Réécrire une nouvelle constitution ou reconduire celle de 2010, ce sont les débats qui polarisent les discours et concentrent toutes les attentions après .la prise effective du pouvoir par le comité national de rassemblement et du développement, ayant a sa tête le colonel Mamadi Doumbouya, qui a renversé le diamche 5 septembre 2021, le désormais ex président Alpha Condé.
A propos de la constitution de 2010 qui a été qualifiée de «chiffon», par les apologistes du troisième mandat, le professeur Salifou Sylla, constitutionnaliste et ancien ministre de la justice a affirmé ce jeudi sur FIM FM qu’il y a une «erreur fondamentale qui a été commise au sujet de cette histoire de constitution de 2010», a-t-il révélé.
Selon lui, «Il n’a pas été demandé au CNT de rédiger une nouvelle constitution en 2010. Le CNT avait pour mission de faire la relecture de la loi fondamentale de 1990 et de l’enrichir mais on avait donné six mois au CNT pour le faire. Donc la constitution qui était en vigueur en Guinée, c’est la loi fondamentale de 1990 qui avait été adoptée par référendum. C’était un mensonge aussi de dire y a pas eu référendum parce que si cette constitution était en vigueur, les changements intervenus en 2010 n’étaient que de simple révision de la constitution. Donc y a pas eu de nouvelle constitution en 2010», indique le professeur.
Plus loin, il soutient que l’argument selon lequel la constitution de mai 2010 n’a pas été soumise à un référendum, est sans fondement. Pour lui c’était une manière de faire adopter une nouvelle constitution pour se maintenir au pouvoir.
«Quand on part de l’argument que 2010 y a pas eu de referendum, c’est pourquoi on doit changer de constitution, je dis le fondement, le point de départ était faux. Il ne faut pas falcifier les choses simplement parce qu’on a l’ambition de mettre en cause ce qui existe et qu’on a l’ambition de se maintenir au pouvoir coûte que coûte. Mais c’était cela le fond du problème, alors on part du faux et le danger c’est quand on utilise le droit pour anéantir nos lois», regrette-t-il.
Quelle type de constitution les guinéens ont-ils besoin pour asseoir un État fort? Le professeur estime qu’il faudrait que tout le monde se retrouve et discute pour s’entendre sur une constitution qui va tenir compte de tous les aspects sociopolitiques et culturels du pays. Pour lui il ne revient pas à une seule personne de dire c’est tel ou tel type de constitution que le pays a besoin.
Mamadou Aliou Diallo