Alors que le conseil national pour le redressement et le développement ( CNRD) fait ses premiers pas dans l’élan du renouveau, les langues se délient déjà au sujet de la lancinante question du Renouvellement de la classe politique.
Chacun y va de ses commentaires en fonction de ses propres appréhensions, ses propres ambitions parfois avec le sentiment que c’est l’autre qui est mauvais. Oubliant que chacun doit faire sa propre introspection. Qui suis-je ? Qu’ai-je fait? Quelles sont mes capacités avec quelle morale ? Que dois-je faire pour que mon père, ma mère, mes enfants, ma communauté et ma nation soient fiers de moi ?
Nous sommes ce que nous valons. Nous devons changer de paradigmes.
La récente histoire politique de la Guinée doit nous interpeller. Rappelons nous qu’en 2010, les Guinéens ont voulu marquer la rupture avec l’ancien système. Le Pr. Alpha CONDÉ, le leader aux mains propres, 40 ans de lutte politique à son compteur. Pour beaucoup, il était le candidat parfait. Le chantre du renouveau, et donc de l’espoir.
Aujourd’hui, quel regard peut-on porter sur lui et son système ? La corruption, l’ethnocentrisme, et le détournement de fonds publics ont-ils pris fin? D’ailleurs, il est admis dans l’opinion, que l’impunité a été “le ventre mou” de sa gouvernance.
C’est un exemple éloquent qui nous enseigne que dans la marche inexorable vers le progrès, le choix des personnes est assez délicat. Il nous faut, un sursaut patriotique. Comme le disait l’autre “il faut créer le guinéen nouveau “. Celui là qui ne considère pas son appartenance ethnique, communautaire, politique, comme une opportunité pour avoir un emploi ou des privilèges.
Peu importe qu’il soit jeune, ancien ou nouveau, le prochain président de la République de Guinée, après la transition, doit être un homme ou une femme de vertu. Un leader attaché à la loyauté, à l’unité, à la paix, à la reddition des comptes, à l’amour de la patrie avec in finé le bonheur pour ses compatriotes.
On n’est jamais assez jeune pour être utile à la nation. On n’est pas non plus assez vieux pour servir sa nation. Donc la question du renouvellement de la classe politique est un faux débat. Ne tombons pas dans cette rivalité stérile entre acteurs politiques. Un combat déloyal qui consiste à construire des fausses idées sur les autres pour préparer l’opinion à les rejeter.
A la place de la politique de diabolisation, parlons des vrais problèmes de la société guinéenne. Fixons des limites. Élaborons des règles. Tâchons à les respecter.
Encore une fois, qu’il soit jeune ou vieux, la Guinée a besoin d’un leadership fort. Un homme d’Etat beaucoup plus préoccupés par son bilan qu’à des calculs politiques pour se maintenir au pouvoir. Un homme qui veut laisser des traces, de bonnes traces pour la nouvelle génération. Pas un homme qu’on éjecte de son fauteuil parce qu’il veut mourir Président. Un homme qui ne verra pas ses compatriotes en Malinké, Peuls, Soussou ou forestier. Mais plutôt en Guinéen tout court. Un Guinéen capable de répondre aux aspirations légitimes de son peuple.
Ibrahim Kalil Diallo
JOURNALISTE
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