L’une des nombreuses défaillances structurelles de l’État Guinéen, est l’inexistence des numéros et d’adresses d’identification des résidents, bâtiments et rues. En plus d’être peu fiables au regard des critères modernes de sécurité, les documents administratifs (extraits de naissance, cartes d’identité, passeports…), ne suffisent pas pour s’assurer d’un répertoire de la population et des actifs physiques de notre pays.
C’est pourquoi, il est nécessaire d’établir un système adéquat pour que chaque composante du territoire national soit sur une base de données sécurisée et accessible. C’est à dire la création d’un appareil statistique capable de fournir des outils d’aide à la décision publique.
L’une des pistes de solutions efficace passera entre autres par l’attribution d’un numéro particulier de sécurité sociale pour chaque résident légal et la création d’adresses pour l’ensemble du patrimoine bâti public et privé. De même pour les rues qui doivent impérativement être identifiables par des noms et numéros. Ceci répond à des besoins généraux et spécifiques qui définissent l’essence de l’État.
En effet, la maîtrise des données statistiques de la population, de l’immobilier et des rues, facilite l’élaboration des projets de développement, l’anticipation des besoins sociaux, la sécurisation des institutions, la protection des citoyens, la création d’emplois (services postaux) et la mobilisation optimale des recettes (répertoire fiscal exhaustif pour le payement des taxes, impôts, pénalités, contraventions…).
Autant de domaines qui relèvent de la responsabilité régalienne de l’État et qui donnent un sens à son autorité. En somme, ce sont ces genres d’initiatives qui devraient rendre fiers des décideurs et les amener à parler de l’autorité de l’État dans le sens vertueux.
Tout le contraire de croire qu’un État ne doit s’affirmer que par sa capacité à utiliser la violence et la manipulation pour imposer des décisions inappropriées et contestables.
Aliou BAH
#MoDeL