Pendant que son pays s’enfonce de plus en plus dans la misère, le chef de l’État, lui, n’y voit que du bleu. Au lieu de continuer à tirer des plans sur la comète, Alpha Condé devrait plutôt descendre de l’olympe. Car, on ne passe pas de l’ombre à la lumière par un simple coup de baguette magique.
Ce mercredi, pendant que les Guinéens, composés à majorité de derniers de cordée, faisaient des pieds et des mains pour dégoter un moyen de transport, suite au renchérissement des tarifs, provoqué par le réajustement des prix des carburants à la pompe, le chef de l’État, lui se livrait à un numéro d’auto célébration.
Dans son one man show qu’il a fait en marge de l’inauguration d’une nouvelle banque qui vient de prendre ses quartiers dans la cité, le président voit plutôt le verre à moitié plein. Se réjouissant du bond effectué par son gouvernement en termes de « performance ». Au grand dam des cassandres.
Une embellie qui rendrait son pays attractif, aux yeux des investisseurs. N’en déplaise aux détracteurs.
D’ailleurs, Alpha jure que la Guinée deviendra bientôt la deuxième économie de la sous-région, derrière le Nigeria.
Cette rengaine présidentielle est serinée à longueur de discours. Derrière cette image d’Épinal, la réalité guinéenne serait pourtant tout autre. Avec une paupérisation des populations, aggravée par la spirale inflationniste. Et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement a jugé opportun de porter le coup de grâce, par cette hausse des prix à la pompe.
Une mesure qui provoque des grincements de dents chez les populations, de toutes les obédiences sociopolitiques. A juste raison, puisque contrairement à la fuite en avant du gouvernement, ce sont elles qui vont trinquer. Déjà la flambée des prix des carburants à la pompe a entraîné celle des tarifs des transports et des produits de première nécessité.
Dans un tel océan de misère, le président devra se doter d’une baguette magique pour atteindre les résultats escomptés. Une gageure qui est loin d’être gagnée.
Mamadou Dian Baldé