Attachons nos ceintures, retrouchons nos manches et embarquons-nous à bord de la souffrance !
C’était annoncé. Et ça vient de se concrétiser. Le prix du carburant est désormais à 11 000 gnf en République de Guinée à compter de ce mercredi 04 août 2021. Les populations guinéennes ne sont pas prises de court par cette décision. Pas du tout. Le président de la République et son premier ministre n’ont jamais cessé de rappeler aux Guinéens que les mois à venir seront durs. Le 16 juin dernier, à Boké, le président Alpha Condé avait prédit de moments difficiles. « Nous allons souffrir » , avait-il averti.
Ça y est ! Nous y sommes déjà. S’il y a une des promesses du président Alpha Condé qui ne tardent pas à se réaliser, c’est bien cette souffrance. Tant pis pour ceux qui ne les avaient pas pris aux sérieux. Maintenant les prévisions tombent. Peut être que nous aurions dû croire aux sacrifices demandés par le secrétaire général aux affaires religieuses. On devraient bien le faire , si ça nous éviterait ce à quoi nous assistons. On était averti. Mais, nous n’avons rien voulu comprendre. Maintenant, nous faisons face à cette souffrance. Attachons nos ceintures, retrouchons nos manches et embarquons-nous à bord de la souffrance !
La souffrance, elle n’est pas sélective. Elle ne connaît ni Paul encore moins Pierre. Sommes nous condamnés à nous résigner et à accepter les supplices que nous impose notre gouvernement ? Gouverner autrement. C’est bien de cela il s’agit. C’est un courage indien que le gouvernement Kassory a pris en augmentant le prix du carburant de 22 % à un moment, où les Guinéens pour la plupart vivent dans des conditions extrêmement difficiles.
Selon notre ministre des hydrocarbures, cette augmentation est due au niveau du baril à l’international. On se targue que le prix a augmenté dans la plupart des pays de la sous région, notamment au Sénégal, au Mali et en Côte d’Ivoire. Mais, l’on doit se demander aussi si le train de vie de la population de ces pays est le même en Guinée ? Le panier de la ménagère est il le même chez nous que dans ces pays ?
Ce que le gouvernement guinéen oublie, ce que, les gouvernants des pays cités prennent des mesures draconiennes pour faire appliquer leurs décisions et accompagner leurs populations. L’État guinéen doit rouvrir ses oreilles sur la souffrance de sa population. Le réseau routier est déliquescent. Certains citoyens profitent de ce genre de situation pour fixer anarchiquement les prix. Le panier de la ménagère en payera les frais.
Babanou Timbo CAMARA/ Journaliste/ Citoyen.