Les autorités avaient annoncé vous le savez, l’augmentation du prix du litre d’essence à la pompe, dès après la fin du mois de ramadan. Sauf que cette décision impopulaire a vite été rénoncée par le pouvoir, à cause des tensions que cela avait suscité au sein de l’opinion, la veille de cette augmentation annoncée.
Cependant, cette éventualité taraude toujours les esprits de la population. Pour le leader de l’UFDG, Cellou Dalein Diallo, ces velléités du pouvoir de revoir à la hausse le prix du carburant sont toujours de mise.
«Les autorités semblent toujours tenir à l’augmentation des prix à la pompe des produits pétroliers en augmentant la TSSP. J’ai mis en évidence l’inopportunité de procéder à cet ajustement en invoquant notamment l’imminence de la période de soudure et l’état désastreux de notre réseau routier qui se traduit par une augmentation considérable du coût et du temps de transport. Les autorités veulent justifier cet ajustement en affirmant que l’Etat subventionne actuellement le pétrole et qu’il y a un énorme risque de réexportation parce que, disent-ils, les pays voisins pratiquent des prix inférieurs aux nôtres. On a déjà démontré qu’il n’y a pas de subventions de l’Etat dans le prix du pétrole, il y a sans doute des moins-values par rapport aux prévisions de recettes. En effet, chaque consommateur en achetant un litre d’essence à la pompe, paie 2366 francs guinéens destinés à l’Etat et à ses démembrements. Quant à la réexportation, seuls les pays de la zone franc ont un prix plus élevé que le nôtre. En Sierra-Leone, le litre d’essence est vendu à la pompe à l’équivalent de 8.100 GNF et au Libéria, à 7900 GNF, donc largement en dessous du prix de 9500 GNF pratiqué chez nous. Il est clair que le financement des trois élections sur nos maigres ressources intérieures alors qu’il y avait des offres de financement extérieur a creusé les déficits publics et compromis l’exécution de dépenses utiles dont les dépenses d’entretien et d’investissements. Il est aussi clair que les multiples exonérations ad hoc accordées aux compagnies minières, en violation du Code minier, représentent l’équivalent de 7% du PIB et contribuent à maintenir la pression fiscale à un niveau relativement faible. C’est sans doute pour résorber les déficits crées par le financement du troisième mandat et pour compenser le manque à gagner entrainé par les exonérations accordées aux compagnies minières que le gouvernement s’acharne à augmenter, à la veille de la période de soudure, les prix des produits pétroliers qui ont une incidence sur tous les prix de tous les autres biens et services, y compris les denrées de première nécessité», a soutenu Cellou Dalein lors de l’assemblée générale virtuelle de son parti tenue samedi et retransmise en direct sur sa page Facebook.
Mamadou Aliou Diallo