La vie de trois jeunes tous natifs de Labé, une préfecture de la moyenne Guinée, vient d’être écourtée par le chemin de l’immigration clandestine. Ils voulaient tous rejoindre l’Europe via la méditerranée, à la quête d’une vie meilleure.
Mounir un jeune âgé de 23 ans est l’un d’eux. Cela fait un an depuis qu’il a quitté Labé dans l’espoir de fouler le sol européen. Mais cet espoir a vite été brisé malheureusement.
Selon le témoignage du grand-frère de Mounir sur les ondes de la Radio espace Foutah, Il faisait la terminale sciences expérimentales au Lycée Wouro, dans la commune urbaine de Labé. Deux fois fois échoué au bac, Mounir décide de tourner la page des études et se lancer sur le chemin de l’aventure. Très malheureusement il a emprunté le mauvais chemin.
«C’est un ami à lui avec qui il vivait en Libye qui m’a appelé pour m’informer. Ils se sont cachés. C’est quand ils sont arrivés à Tombouctou qu’ils ont appelé mon papa pour lui dire qu’ils partent en aventure et qu’ils sollicitent sa bénédiction. C’est un ami à lui avec qui il vivait là-bas mais ils ne voyageaient pas sur le même bateau et que lui son tour était arrivé, qui m’a informé. Il a pris son numéro qu’il disposait et l’a remis à son ami. Il a dit à son ami, ce numéro appartient à mon grand-frère. Si j’arrive à traverser tu l’informe. Si je péris aussi dans la mer, appelle mon frère et dis lui clairement que je suis décédé. C’est le lundi nuit qu’ils ont bougé aux environs de 4 heures du matin. C’est le mardi à 14 heures que le jeune m’a appelé au téléphone, il m’a demandé si c’est moi le grand-frère de Mounir, j’ai dit oui. Il m’a demandé de me connecter qu’il veut parler avec moi. Je lui ai dit que je partais à la mosquée pour prier d’attendre que je revienne. Il m’a dit qu’il ne peut pas m’attendre», témoignage-t-il.
Par le fait de la curiosité, il décide alors, de surseoir à la prière et rappeler le jeune ami de Mounir. C’est là que la mauvaise nouvelle de la disparition de son jeune frère, lui sera annoncée.
«Je me suis immédiatement connecté et je lui ai appelé. Il m’a demandé si c’est moi le grand frère de Mounir, j’ai dit oui. Il a dit que c’est lui qui m’avait laissé ce numéro, il m’a dit de t’informer s’il traversait pour rejoindre l’Europe. S’il meurt aussi de te le dire. Il m’a donc dit que ton petit frère est décédé. Je lui ai demandé s’il a vu son corps, il m’a dit non. Il m’a donné le numéro de son rabatteur, j’ai joint ce dernier, il m’a confirmé qu’il est effectivement décédé. Je lui ai posé la question de savoir si des corps sont repêchés, il m’a dit non. J’ai dit comment alors tu peux dire qu’il est décédé, tu n’a pas vu son corps, ni des corps repêchés, ni quelqu’un qui a vu son corps. Il m’a dit c’est un seul migrant avec qui il est venu de Labé qui a survécu. J’ai demandé à avoir le numéro de ce dernier, il m’a répondu qu’il ne peut pas me donner son numéro, qu’il dormais, il faut qu’il se réveille. J’ai informé mon jeune frère qui réside au Sénégal, lui m’a dit qu’il ne croit pas vu que son corps n’a pas été retrouvé, ni quelqu’un qui témoigne avoir vu son corps. Entre-temps ce même jeune frère qui se trouve au Sénégal a appelé et l’autre s’était déjà réveillé. Ce dernier lui a dit, c’est nous qui avons bougé ensemble à Labé, on est venu en Algérie où on travaillait. De là-bas, nous sommes allés en Libye. Nous sommes tous embarqués dans le bateau, environ 15 minutes de parcours dans l’eau, le bateau a été percé devant, l’eau y a pénétré. Dès que l’eau a pénétré le piroguier a tenté de force, de prendre le sens inverse de la direction du bateau, c’est en ce moment que les vagues ont renversé le bateau. Il m’a dit ensuite que c’est des pêcheurs qui l’ont sauvé lui. Il est allé informé les autres», a-t-il raconté dans la désolation et la tristesse.
En Guinée, la région de Labé est l’une des régions du pays où les jeunes se lancent le plus dans l’immigration clandestine selon des statistiques.
Mamadou Aliou Diallo