Foniké Mengué vient d’être infligé une nouvelle peine de condamnation à trois ans de prison ferme par la Cour d’Appel de Conakry, ce jeudi 10 juin. Condamnation qui fait de vives réactions au sein de l’opinion.
Pour Maître Salifou Béavogui, un des avocats de Oumar Sylla, cette condamnation était prévisible.
«C’est le contraire qui aurait même pu nous étonner. Foniké, aujourd’hui, je peux dire que sa tête est mise à preuve. On ne veut pas le voir dehors, il a été un farouche opposant au troisième mandat, nous l’avons tous vu à l’œuvre», réagit avec trop de peine maître Béavogui.
Pour lui, ce verdict prononcé est révélateur de beaucoup de choses.
«La cour l’a condamné à trois ans, cela en dit long sur les vraies intentions de la justice par rapport à notre client Foniké Mengué. Lui-même il vient de faire une déclaration dans laquelle, il dit qu’il sera libéré par le tribunal de l’histoire. Je suis d’accord avec lui. Lorsque le tribunal des hommes se montre défaillant, c’est le tribunal de l’histoire qui prend le relai. La lutte qu’il mène est une lutte juste et noble. Nous l’avons défendu, nous continuerons à le défendre», promet cet avocat, qui était absent lors du délibéré suite à un malaise qu’il dit avoir eu.
En dépit de cette condamnation, le dossier de Foniké Mengué est encore loin de connaître son épilogue. Ses avocats ne comptent pas lâcher prise. Ils ont déjà introduit un recours à la Cour suprême pour des fins de cessation.
«Le collectif a introduit le pourvoi en cassation, nous irons à la Cour suprême avec beaucoup de tâtonnements, parce que c’est une manière de déshabiller saint Paul et habiller saint pierre. Mais nous accepterons parce que nous n’avons aucune autre solution. Nous allons à la cours suprême, nous allons faire entendre droit. Nous pensons seulement que rien n’est perdu à l’avance parce que nous avons jurisprudence en la matière. Personne ne pouvait croire que le dossier AOB pouvait être cassé et annulé par la Cour suprême. Le combat judiciaire continue, nous continuerons à lutter contre l’arbitraire sous toutes ses formes», s’engage le collectif des avocat du FNDC.
Dans la première affaire à Dixinn, Foniké avait été relaxé «faute de preuve» après avoir passé six mois en prison. Dans la deuxième affaire il a été condamné à 11 mois de prison pour convocation directe à un attroupement, alors qu’il avait été poursuivi pour participation délictueuse à un attroupement, a fait savoir maître Salifou Béavogui.
Mamadou Aliou Diallo