« Cette décision de la Chambre criminelle de la Cour d’appel de Conakry. Je sais qu’il arrive à la justice de rendre parfois des décisions qui suscitent des interrogations. Mais, pour une fois, j’étais très confiant.
En première instance, la défense avait réussi à déconstruire tous les arguments de l’accusation. Boubacar Diallo était poursuivi pour tentative de meurtre et détention illégale d’armes de guerre. Aucune victime n’a été montrée et aucune arme n’a été présentée. Aucun témoignage n’est venu étayer la thèse de l’accusation.
La défense s’attendait donc à un acquittement pur et simple. Mais hélas, des considérations plus importantes que les considérations juridiques ont pris le dessus.
J’avoue que, pour la première fois dans ma carrière d’avocat, je suis presque en larmes tellement l’injustice est flagrante. Aujourd’hui, la justice est devenue une source d’insécurité pour tout citoyen qui se trouve du ‘mauvais côté’.
On a tenu coûte que coûte, et jusqu’à la fin, à présenter ce jeune comme un monstre. On a voulu se servir de lui pour accréditer la thèse selon laquelle des manifestants portent souvent des armes et tirent sur les forces de l’ordre.
C’est dommage que la justice ait accepté de jouer ce jeu. La défense se pourvoira en cassation. Nous ne sommes pas prêts à abandonner ».