Comme toujours, les surprises faites au peuple par les décrets de nominations du PRAC restent, pour le meilleur des cas, très mitigées.
La nomination par décret de l’actuel Président du PUP, ancien tout-puissant ministre secrétaire à la Présidence pendant les moments tumultueux dans la décennie 2000 – 2010, au poste de secrétaire permanent du cadre de dialogue n’y fait pas exception.
En effet, par une simple appréciation sur le plan de l’esprit du dialogue, qui nécessite de la violence sur soi et des compromis pour l’intérêt commun/supérieur de la nation, sur la base du passé qui a connu l’une des pires formes d’adversité contre les militants du RPG par le pouvoir du PUP, cette nomination peut être prise comme un signe d’ouverture et de tolérance politique.
Mais, au vu du contexte administratif et de la reconfiguration du paysage politique, ce malgré la sérénité et la fermeté qu’on a connues de l’homme aux affaires, qui lui ont valu une certaine administration par moments, l’objectivité de ce choix pour un dialogue réussi pose problème.
D’abord, connaissant les difficiles relations, avec une adversité clanique hors norme, entre lui (El. Fodé Bangoura) et ses collaborateurs du temps du Feu Président G.Lansana Conté (paix à son âme), qui sont actuellement le porte-flambeau de l’opposition, on pourrait bien se poser la question comment peut-il réussir à rassurer et ramener ces derniers autour de la table du dialogue.
Par ailleurs, comment comprendre ce choix politique du PRG sur cet homme (El. Fodé Bangoura) connu inflexible, à côté d’un Président du cadre de dialogue (le PM) connu aussi pour sa fermeté et son indépendance d’esprit face à ses convictions, pour espérer une cohabitation fructueuse de hiérarchisation entre les deux (2) en faveur d’un dialogue inclusif?
En outre, la question peut se poser si l’on a consulté son PM et Président du cadre de dialogue dans ce choix ? Espérons que ce fut le cas, sinon avec le doute légitime déjà exprimé par l’opposition actuelle au regard du passé, on peut bien se poser la question sur la volonté politique du Président à faciliter un dialogue réel dans l’urgence.
Il lui revient, en conséquence, dans sa sagesse de Président de la République et homme politique averti, de rassurer par des actes forts d’ouverture et de conciliation politique, tout en sachant que chaque jour qui passe sans dialogue, est un jour de trop contre son honneur personnel et le progrès du pays.
De toute évidence, convaincus et engagés pour un dialogue inclusif, comme la seule issue aux problèmes réels du pays, dans le contexte actuel, nous lançons un appel :
1. Au gouvernement et ses partenaires, en leur disant que leur victoire de la bataille électorale, n’aura ni d’impact positif sur la vie des citoyens, ni d’honneur historique pour eux et moins de sens démocratique s’ils n’ont pas pu par le dialogue, la justice et le pardon, mobiliser et rassurer le peuple dans sa majorité autour de leurs programmes/politiques;
2. Au Président de l’UFDG et l’opposition en général, ainsi que toutes les catégories socioprofessionnelles concernées du pays, d’éviter à tout prix d’être sur le banc de l’histoire pour avoir refusé, si les conditions sont réunies, de prendre part au dialogue inclusif, qui reste la seule issue, dans ces conditions actuelles de crise sanitaire, de repli identitaire en gestation et de division au seul bénéfice de l’irrationnel destructeur ;
3. D’encouragements aux leaders religieux, notamment Monseigneur Vincent Koulibaly et le Grand Imam de la mosquée Fayçal El. Mamadou Saliou Camara, que je sais très engagés sans tambour, ni tam-tam, tout comme l’Ambassadeur de la paix El. Diériba Diaby, de continuer avec la société civile et les bonnes volontés leurs efforts en faveur de la paix et la justice, malgré les subjectivités dont ils sont victimes des fois par le fait de la passion politique ;
4. Aux médias d’assurer une communication positive autour des volontés de dialogue en voyant le verre à moitié plein et aux partenaires d’accompagner le dialogue en ne ménageant aucun effort possible de leur pouvoir;
En attendant la version 2 du cahier citoyen de constats et de propositions en fonction des spécialités des régions du pays, nos offres de facilitation du dialogue restent ouvertes à travers la version 1 dudit cahier, qui a déjà été mise à la disposition du gouvernement, des partis politiques, des Institutions républicaines et des partenaires par la Synergie SYN.CE.RE. A cet effet, nous nous réjouissons, bien que très timides, des efforts en cours dans ce sens.
Abdoul Sacko