Les réactions se multiplient après la nomination de Fodé BANGOURA au poste secrétaire permanent du cadre de dialogue politique et social. Si au RPG AEC, l’on parle de satisfaction, à l’UFDG, principal parti d’opposition qui a encore ses partisans en détention, l’acte du président Alpha Condé est qualifié de panier à crabes.
《Nous nous réjouissons de cette autre avancée importante dans le processus du dialogue social et politique dans notre pays. En effet, après la mise en place du cadre national du dialogue par un décret du Président de la République, la nomination de monsieur Fodé Bangoura comme secrétaire permanent du cadre marque un pas décisif dans ce processus. Nous saluons le courage et le patriotisme surtout, la responsabilité qu’on reconnaît à ce grand monsieur. Une Guinée réconciliée avec elle même est un gage certain pour un développement inclusif et durable.》, a écrit Honorable Souleymane KEITA du RPG Arc-en-ciel sur sa page Facebook.
Pendant ce temps, le principal parti d’opposition l’union des forces démocratiques de Guinée UFDG dit ne pas être concernée par l’acte du chef de l’Etat. Joachim Baba Millimono, chargé de communication du parti de CellouDalein Diallo compare ce cadre de dialogue à un panier de crabes.
“Étant donné que l’UFDG ne se sent pas concernée par ce panier de crabes (cadre de dialogue permanent), aucun acte y afférent ne nous concerne et ne peut faire l’objet de commentaire. La nomination de Fodé Bangoura n’intéresse que ceux et celles qui sont concernés par ce fameux cadre de dialogue permanent qui, dans le fond, ne rime à rien d’autre qu’une simple farce. Nous sommes en conflit avec Alpha et son gouvernement pour les raisons suivantes:
– La violation de la constitution pour un 3ème mandat,
– L’usurpation de la victoire de Cellou Dalein Diallo à l’élection présidentielle du 18 octobre,
– L’exclusion de l’UFDG des dernières élections législatives
– Le refus d’installer les conseils de quartiers et des conseils régionaux. Face à ce lourd contentieux politique, Alpha Condé pour intimider l’UFDG et réduire sa capacité d’organisation et de résilience, a emprisonné ses responsables parmi les plus déterminés, fermé ses locaux (siège et bureaux) et empêché le Président et ses collaborateurs de voyager. L’Ufdg a toujours donné une chance au dialogue. Il y en a eu plusieurs depuis 2010 et toujours parce que Alpha Condé a refusé d’appliquer la loi. Les recommandations des accords qui en ont résulté n’ont jamais eu un début d’exécution parce que Alpha et ses acolytes ne sont respectueux ni de la loi ni des engagements qu’ils prennent”, a-t-il dénoncé.
L’UFR de Sidya Touré, au terme de la dernière présidentielle qui avait invité la classe politique à un dialogue national pour l’heure n’a pas encore exprimé sa position sur l’initiative. Elle a par ailleurs dénoncé la détention prolongée des opposants.
Face ainsi à cette nouvelle fronde, le pouvoir de Conakry va-t-il revoir sa copie pour la tenue d’un dialogue inclusif ou va-t-il se contenter de l’opposition parlementaire pour un résultat satisfaisant? Les regards restent rivés sur Sékhoutoureyah.
N’faly GUILAVOGUI