«Je suis content d’être allé en prison. C’est l’avant dernière épreuve d’un homme avant la mort. La prison est une école qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Un homme qui subit une telle épreuve doit respecter ceux qui l’ont déjà subie et connue. Également, s’incliner devant la mémoire de ceux qui ont perdu leur vie en prison. Être solidaire et compatir à la douleur des familles qui ont perdu des leurs en prison. Il ne faut pas souhaiter la prison même à son pire ennemi.
Je remercie ma famille, ma belle-famille, la presse, Reporter Sans Frontières, l’Association Internationale de la Presse Sportive (AIPS), mes avocats, tous ceux, connus ou anonymes, qui ont contribué à ma libération dans le strict respect de la loi L002. Nous devons nous battre pour la maintenir. Nous devons nous battre pour la consolider, parce que c’est elle qui constitue notre moyen de défense face aux pouvoirs publics. C’est extrêmement important. Pour le moment, je retourne au village.
Il y a une tradition peule qui dit que lorsqu’on quitte le village et on subit une épreuve, il faut retourner au village. Donc pour le moment, je m’occupe de ça. Convictions et tout ce qui s’en suit, ça viendra après. Pour le moment, j’essaye de me réjouir de ma liberté, en profitant suffisamment des contacts avec ma famille, avec mes amis, mes enfants qui sont venus même de la France pour m’apporter leur soutien.
Donc pour le moment, la parole et l’écrit sont au garage. Mais rassurez-vous encore une fois que mes convictions, je les défendrai jusqu’à mon dernier souffle », déclare -t-il au micro du site investigatorguinee.
Pour rappel, Amadou Diouldé était détention depuis le 27 février à Conakry, alors que la loi sur la presse n’autorise plus les peines privatives de liberté pour de simples délits de presse depuis 2010.
Mamadou Dian Mariam Diallo