« Les jours prochains seront durs », tels sont les mots du Professeur Alpha Condé soutenus par Dr Ibrahima Kassory Fofana devant les élus du peuple lors de la présentation de la politique générale de son gouvernement, vous le savez probablement. Le spectre d’une vie d’enfer pour les Guinéens l’emporte sur leur joie d’avoir renouvelé la confiance au Président de la République.
De l’augmentation annoncée prix des produits pétroliers après le mois saint de ramadan, à celle des coups d’appels téléphoniques et la flambée des denrées de grande consommation, les guinéens devront serrer la ceinture. Ces moments durs ne sont-ils pas la résultante des dépenses irrationnelles de l’État et le refus des guinéens à s’acquitter du frais de certains privilèges dont l’électricité et l’eau?
Le niveau de développement d’une nation se définit par la rationalité des dépenses qui doit conduire l’action Etatique. Sauf qu’en Guinée, le semblant tue le moral qui ne s’est jamais vu ressusciter. Détournement, hémorragie financière pour des projets bidon, corruption, des maux qui caractérisent la plupart des bureaucrates fonctionnaires. Les récents rendez-vous électoraux en disent long. Ils ont selon plusieurs observateurs dévalisé les caisses de l’État qui se plait à nourrir du flou dans certaines dépenses et détournement présumé. Lesquelles dépenses auraient pu servir à d’autres besoins pour améliorer les conditions de vie du peuple.
D’autre part, ce peuple se montre à la fois coupable de l’insouciance de la part de ses gouvernants. Il se veut bon consommateur mais mauvais payeur des services qu’il réclame et juge élémentaires. Les manquer est synonyme d’encourager l’augmentation des frais de certains services. Sans impôts, ni frais d’électricité et d’eau comment l’État pourrait faire face à certaines charges même si les régies financières existent. Des sources de recettes qui échappent à l’audit.
L’on peut dire que les dieux du progrès et de l’idéal auront quitté la Guinée. Le pays fait voisinage à la routine pour ne pas dire une répétition de l’histoire. De toute évidence, l’on ne récolte jamais de fruit après avoir semé du gravier.
Aux dirigeants donc de reprofiler la confiance entre eux et le peuple à travers une gestion rationnelle des ressources et au peuple de s’acquitter de son devoir.
Amara BANGOURA Journaliste et enseignant